L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
Warner Bros
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)
L'Histoire sans fin (1984)

En 1984, la rédaction tombait sous le charme des créatures magiques du film de Wolfgang Petersen.

Les vacances démarrent, alors Gulli proposera une soirée familiale en rediffusant L’Histoire sans fin. A sa sortie française, en novembre 1984, cette adaptation du roman de fantasy de Michael Ende par Wolfgang Petersen est précédée d’une bonne réputation. Le réalisateur vient de signer Le Bateau, qui a cartonné, récoltant plus de 50 millions de dollars pour un budget de moins de 10 millions. Surtout, il a été nommé aux Oscars, offrant à Petersen une certaine notoriété outre-Atlantique.

Grâce à ce succès, il a pu obtenir de gros moyens pour L’Histoire sans fin : 26 millions de billets verts sont octroyés au projet, qui sera tourné dans les gigantesques plateaux de la Bavaria, à Munich et demandera la fabrication d'énormément d’effets spéciaux. "C’est une super-production qui lorgne du côté des géants américains, George Lucas en tête", lit-on dans la critique de Dominique Maillet. Quelques semaines avant sa sortie américaine, Steven Spielberg, qui présente justement en conférence de presse Indiana Jones et le temple maudit, crée avec ce même Lucas, cite L’histoire sans fin comme étant le film qui l’a le plus marqué de l’année, lui offrant ainsi une excellente publicité !

Durant l’été 1984, ce récit de fantasy s’en sort très bien au box-office US : fort de 20 millions de dollars récoltés là-bas, L’histoire sans fin franchira la barre des 100 millions dans le monde. Au passage, sa chanson phare, "The Neverending Story", de Limalh, devient un tube planétaire :

 

 


A l’époque, Première n’avait pas été totalement conquis par le film, regrettant un scénario parfois un peu mince. Le magazine saluait cependant son concept malin : Bastien (Noah Hathaway) entre en possession d’un livre inachevé. A lui d’imaginer la suite de l’intrigue, sans quoi le monde merveilleux qu’il dépeint disparaîtra. "Belle idée, considérait la journaliste Michèle Halberstadt. Qui n’a jamais rêvé d’intervenir dans le cours d’un roman, comme à Guignol, pour prévenir le héros du danger qui le guette ou, mieux encore, pour le sauver ? (…) L’imagination doit rester au pouvoir. Sans rêve, le monde meurt, submergé par le Néant, à savoir la grisaille de votre quotidien."

Les effets spéciaux, plus spécialement ceux utilisés pour donner vie aux créatures, avaient bluffé la rédaction, qui comparait le travail de Brian Johnson (superviseur des VFX, déjà célèbre pour son travail sur 2001 L’Odyssée de l’espace et Alien) à celui des équipes d’ILM sur Star Wars, supervisé par George Lucas. D’où ce sous-titre accrocheur à propos de Wolfgang Petersen : "Quand un réalisateur allemand ose se lancer sur les traces de George Lucas".

Le film contient "beaucoup d’effets spéciaux, tous parfaitement réussis et surtout la présence de créatures (un dragon à tête de chien qui vole, un géant mangeur de pierres, une énorme chauve-souris, l’escargot le plus rapide du monde…) qui pourraient tout aussi bien sortir de La Revanche du Jedi (le titre initial du Retour du Jedi, ndlr) ou de Dark Crystal." L’auteur de la critique les qualifie de "créatures saisissantes" et regrette qu’elles ne soient pas plus exploitées au sein de l’intrigue. Puis, au cours d’un article consacré à sa fabrication, Michèle Halberstadt parle de "bestiaire merveilleusement poétique", insistant notamment sur "le plus attendrissant des mangeurs de pierres". Elle aussi revient au "modèle" de George Lucas : "Ces créatures et univers sont largement dignes de ceux du Retour du Jedi. Sur ce point bien précis, l’élève a quasiment rattrapé le maître."

Depuis sa sortie, L’Histoire sans fin est petit à petit devenu culte, et même si certains effets visuels ont fini par vieillir, il se revoit avec plaisir par plusieurs générations de spectateurs. Après cette expérience, son réalisateur s’est véritablement imposé à Hollywood et a tourné d’autres blockbusters dans des styles très différents, tels que Dans la ligne de mire (avec Clint Eastwood, en 1993), Air Force One (avec Harrison Ford, en 1997), En pleine tempête (avec George Clooney, en 2000) ou Troie (avec Brad Pitt, en 2004), avant de décéder en août 2022.

Bande-annonce de L’Histoire sans fin :