Jurassic World Renaissance
Universal

Renouant avec l’esprit originel d’une saga qui s’était vue plus grosse que le bœuf, cette Renaissance signée Gareth Edwards est bien partie pour être le blockbuster le plus cool de l’été.

Park, World, perdu, déchu, Fallen, 1, 2, 3, 4, 5, 6 et … 7. Il fallait tout ça pour une Renaissance.

À force de se bâfrer et piquer le goûter des gosses, les producteurs s’étaient dégoûtés eux-mêmes et ont décidé de remettre des sucreries gluten free sur la table. Sans la promesse du « Rebirth », nous serions allés avec des chaussures de plomb à cette énième kermesse aux dinos, les derniers opus surjouant les hybridations contre-nature. Même un Spielbergien revendiqué comme Juan Antonio Bayona (qui a signé Fallen Kingdom en 2018) avait eu du mal à faire avaler sa pilule à la fanbase. Table rase donc. Avec cette fois Gareth Edwards aux manettes (The Creator, Godzilla mais surtout Rogue One, le plus bel opus de la saga Star Wars). Pas con de mettre des « auteurs » à la manœuvre.

Jurassic World: Renaissance : les premières réactions sont positives

A l’échelle de notre été, ce Jurassic World se retrouve coincé entre le régressif F1 et le Superman. Une place qui lui va bien tant sa narration à la lisibilité nineties raccorde avec les péripéties vintages de Brad Pitt dans un cockpit et tutoie les extravagances énervées du krypto super-héros, lui-aussi en pleine nostalgie de ce qu’il fut jadis.

Jurassic World Renaissance
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L’intrigue de ce septième volet se situe sept ans (essaierait-on de nous dire quelque-chose ?) après l’épisode précédent (Le Monde d’après), de quoi faire oublier les traumas. Les dinos fatigués et inadaptés à nos écosystèmes occidentaux ultra-connectés vivent le long de la ligne de l’Equateur, propice à une vie paisible loin des humains.

Pas pour longtemps puisqu’une expédition de scientifiques part en mission pour prélever le sang des plus grands spécimens pour fabriquer des médicaments censés prévenir des crises cardiaques causes d’une mortalité endémique aux Etats-Unis (les McDo tout ça…) Outre que la perspective d’aller chatouiller du Tyrannosaure et autres Vélociraptors angoisse les participants dont les réticences sont cependant vite levées à coup de millions de dollars (cynisme gluten free), se pose bientôt la question de la beauté du geste.

Jurassic World Renaissance
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La super-scientifque incarnée par Scarlett Johansson est, en effet, hantée par cette lancinante question : « Doit-on in fine refiler nos échantillons à l’industrie pharmaceutique qui nous emploie grassement ou au contraire les offrir à la science ? » L’idée même que pour l’héroïne la réponse n’aille pas de soi ajoute un (tout) petit surcroit de piquant assez réjouissant loin des tartines humano-hypocrites du dernier Pixar (Elio). N'exagérons rien cependant. 

En parallèle de cette aventure qui propulse les aventuriers sur l’île où tout a commencé, nous suivons les malheurs d’un père embarqué avec ses deux filles et son gendre mal élevé sur un voilier qui ne va pas tarder à rencontrer un monstre marin paléolithique (séquences assez jouissives).

Tout ce petit monde perdu va devoir, on s’en doute, fusionner et batailler ferme contre beaucoup plus grand que lui. Le scénario jamais dupe de lui-même (l’indéboulonnable David Koepp plus unplugged que d’habitude) déroule sa partition classique pépère. La gestion des effets spéciaux évite l’orgie numérique cherchant à privilégier une sensation organique (moment suspendu d’un câlin entre deux Brachiosaures) Alors oui, le récit n’ayant pas grand-chose à offrir tant sur le plan psychologique que dramatique, l’effet d’empilement donc de redondance guette. Charge à Scarlett de réveiller l’expédition de son regard volontaire. Elle y croit. Nous aussi. Il reste un Jurassic espoir. Mourir c’est renaître un peu.

Jurassic World : Renaissance. De Gareth Edwards. Avec : Scarlett Johansson, Jonathan Bayley, Mahershala Ali… Durée : 2h14. Sortie le 4 juillet 2025 au cinéma en France.