"Pourquoi voudriez-vous vivre plus longtemps ?"
Cinéaste du macabre et du funeste réconfortant, le réalisateur du Labyrinthe de Pan, de Frankenstein et de Nightmare Alley aime... la mort.
Rien de surprenant dans l'absolu. Ce qui est plus perturbant, c'est la manière dont Guillermo del Toro parle de la grande faucheuse, qu'il semble attendre comme une amie.
Lors d’une conférence au Festival de Marrakech, le réalisateur a renforcé sa légende :
"Pourquoi voudriez-vous vivre plus longtemps ? Je suis un grand fan de la mort… Je trouve que la mort est vraiment quelque chose de bien. J’ai hâte d’y être, parce que c’est le jour où vous vous dites : ‘Demain, je n’aurai plus de problèmes.’ !"
Une façon gothique de voir les choses...
Pendant près de deux heures, dans une conversation animée par Kim Morgan, scénariste de Nightmare Alley et épouse du réalisateur, Guillermo del Toro est revenu sur l’influence des poètes romantiques sur sa filmographie et sur ses cinquante ans de quête pour adapter Frankenstein.
Il se souvient de ses 7 ans, fasciné par Boris Karloff en monstre de Frankenstein : "C’était ma religion. C’était mon église. J’ai immédiatement ressenti ce que ma grand-mère ressentait pour Jésus, mais cette fois pour Boris. Et je me suis reconnu en lui." Quatre ans plus tard, il tombe sur un livre de Mary Shelley et le dévore d’une seule traite.
Conversation Guillermo del Toro at the 22nd edition! #Marrakechfestival
— Marrakech Film Festival (@Marrakech_Fest) December 5, 2025
حوار غييرمو ديل تورو الدورة ال22 من #مهرجان_مراكش !
©JM VIGNERES pic.twitter.com/K7Lx4ABnc8
Son objectif de toujours était de créer sa propre version du mythe, ce qu’il a enfin accompli cette année avec l’épopée Netflix, portée par Oscar Isaac et Jacob Elordi. Maintenant que le film est terminé, Guillermo del Toro confie ressentir une forme de dépression post-partum.
"Je suis Mexicain, donc l’émotion est énorme pour moi. Aujourd’hui, elle se fait rare. Nous sommes arrivés à un moment de civilisation où l’émotion semble être quelque chose qu’on cache… Nous vivons un moment horrible où le cynisme simule l’intelligence. Si vous dites ‘Je crois en l’amour’, vous êtes un fou. Si vous dites ‘Je ne crois pas en l’amour’, vous êtes un sage. Je ne suis d’accord avec rien de tout cela."







Commentaires