Pedro Pascal, Ari Aster et Joaquin Phoenix
ABACA

Le réalisateur de Midsommar nous raconte la genèse de son nouveau film, Eddington, fable politique hallucinée en compétition à Cannes.

Ari Aster, réalisateur surdoué de Hérédité, Midsommar et Beau is afraid, n’avait encore jamais eu les honneurs de la compétition cannoise. Erreur réparée avec Eddington, un néo-western à l’humour très noir où un shérif et un maire se volent dans les plumes sur fond d’épidémie de Covid-19. Depuis Cannes, où il profite aussi du festival pour voir les films des autres (on l’a par exemple croisé à la projection de la comédie Splitsville, de Michael Angelo Covino), Ari Aster nous raconte la genèse de cet Eddington qui a été pensé et écrit dès mai 2020, soit au moment où se déroule l’action du film :

"Comment j’ai vécu le confinement de 2020 ? C’était dur. Au début, je vivais dans un tout petit appartement, à New York. Je ne sais pas pourquoi je m’étais imposé ça, mais j’étais dans ce studio minuscule, sans fenêtre... Puis je suis parti au Nouveau-Mexique, là où ma famille habite et où j’ai grandi. C’est au moment où tous ces événements ont atteint leur zénith, en mai 2020, que j’ai décidé d’écrire ce scénario. J’en ai rédigé les grandes lignes en une semaine, fin mai, début juin. Ecrire Eddington, c’était une façon pour moi de prendre du recul sur les événements, et de raconter comment l’Amérique se sentait à ce moment-là.

J’ai ensuite été très pris par Beau is afraid, et je n’ai vraiment commencé à peaufiner le scénario d’Eddington que durant le montage de Beau… Mais, fondamentalement, l’histoire n’a pas beaucoup changé depuis ce premier jet de 2020.

J’ai grandi au Nouveau-Mexique, et j’avais toujours voulu réaliser un film qui se déroule là-bas. C’est un endroit intéressant, parce que c’est un Etat démocrate, un blue state, mais plein de petites villes red, républicaines. Je me suis baladé à travers tout l’Etat pour aller à la rencontre de shérifs et de maires, les interroger sur leurs points de vue politiques, la façon dont ils avaient vécu l’épidémie… C’était passionnant, j’ai appris beaucoup de choses, et ça a énormément nourri le film." 

Eddington, d’Ari Aster, avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Emma Stone… Durée 2h25. Au cinéma le 16 juillet.