Spirit : l'indomptable
DreamWorks Animation

La réalisatrice Elaine Bogan se confie sur le film d’animation, alors que le film est projeté aujourd'hui au Festival d'Annecy.

Storyboardeuse pour DreamWorks (Megamind, Dragons, Monstres contre Aliens…) puis réalisatrice de séries animées pour le studio, Elaine Bogan met en scène son premier film, Spirit : l’indomptable, prévu pour le 18 juillet prochain au cinéma et projeté aujourd'hui au Festival international du film d'animation d'Annecy.

Pas vraiment une suite du long-métrage de 2002, plutôt un nouveau chapitre de la franchise qui raconte l’histoire de Lucky Prescott, une petite fille qui a très peu de souvenirs de sa défunte mère, Milagro Navarro, une cascadeuse intrépide de Miradero. Comme elle, Lucky n'aime pas les règles et les contraintes, ce qui cause beaucoup d'inquiétude à sa tante Cora. Un jour, elle rencontre Spirit, un mustang sauvage, et se lie d'amitié avec deux cavalières locales, Abigail Stone et Pru Granger. Lorsqu'un cow-boy sans cœur et son équipe projettent de capturer Spirit afin de le vendre aux enchères pour une vie de captivité, Lucky enrôle ses nouvelles amies pour sauver le cheval…


Comment avez-vous décroché la réalisation de Spirit : l’indomptable ?
Elaine Bogan : Je sortais de cinq ou six ans de réalisation d’épisodes de séries télé d’animation. J’avais accumulé tout un tas d’expérience et j’avais beaucoup appris sur le métier. À ce moment-là, j’ai décidé que j’allais passer au long-métrage, et il se trouve que le projet Spirit : l’indomptable était dans les tuyaux. Une équipe était même en train de se monter… Comme en plus je suis cavalière depuis toute gamine, dès qu’on ma parlé du film, je ne pouvais pas passer à côté ! Je voulais utiliser ce que je sais de la relation entre un humain et un cheval, qui peut être très forte. Le film de 2002 et la série télé dérivée ont largement inspiré Spirit : l’indomptable. Mais c’est plus un standalone, un autre chapitre. Évidemment, il y a un personnage qui s’appelle Spirit, ce qui est commun à chacun de ces projets, mais dans notre film ce n’est même pas le même cheval que dans le premier. Je dirais que c’est une évolution, avec de nouvelles idées, mais dans le même esprit.

Le film reprend l’univers graphique de la série, qui était déjà réalisée en 3D. Mais évidemment, le budget n’est pas le même entre un long-métrage et une série : comment en conserve-t-on l’esprit tout en ayant besoin d’aller beaucoup plus loin visuellement ?
Ce qui était super avec la série, c’est que tout une partie du travail était déjà fait. On avait des tas de choses à notre disposition, comme des personnages, des héroïnes très fortes et beaucoup d’environnements. Tout ce qu’on avait à faire, c’était de réduire tout ça à une seule vision, un seul style, un seul ton. Et on s’est évidemment demandé comment adapter tout ça à une bien plus grande échelle, pour un écran de cinéma. Avec mon production designer et mon co-réalisateur, on s’est mis à regarder toutes nos photos de vacances à travers les États-Unis et de nos voyages autour du monde, histoire de créer un environnement très réaliste mais raccord avec la série. 

Qu’avez-vous appris en réalisant des épisodes de Chasseurs de trolls et des séries d’animation Dragons qui vous a été utile sur Spirit : l’indomptable ?
Je n’ai jamais connu une expérience d’apprentissage aussi enrichissante que celle que j’ai pu avoir en travaillant pour la télévision, particulièrement sur Chasseurs de trolls. Quand vous bossez pour quelqu’un comme Guillermo del Toro, il vous apprend à jongler entre parfois six ou sept épisodes en même temps, tout en gardant en tête la continuité de l’histoire et en discutant avec d’autres réalisateurs. C’est un rythme à prendre, presque une façon de jongler. Mais la réalité, c’est que ça ne marche que grâce à l’équipe qui travaille pour moi, ce sont eux qui font vraiment le boulot. Si je n’avais pas eu cette expérience, qui mélange à la fois l’aspect technique et le management, je ne sais pas si j’aurais réussi à passer au long-métrage. Pour un film, le réalisateur doit surtout être focalisé sur l’aspect créatif. Et si je n’avais pas appris à mettre les mains dans le cambouis auparavant et à m’assurer que toute l’équipe se sente bien, je n’aurais pas pu me concentrer principalement sur la créativité. D’autant qu’on a dû faire une bonne partie du film à distance, chacun chez soi devant son écran !

Spirit : l’indomptable, le 28 juillet 2021 au cinéma et aujourd'hui à Annecy.