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Il n'a que 24 ans mais déjà la tête sur les épaules et une conscience aiguë du business hollywoodien. Dans Le Labyrinthe : La Terre brûlée, Dylan O’Brien reprend du service et va affronter un étrange virus avec ses camarades d'infortune. Pour Première, il décrypte ce qui fait de cette franchise un cas à part. Tout en n'épargnant pas la concurrence. 

Est-ce que le budget relativement serré de la franchise Le Labyrinthe a modifié la façon de concevoir ces films ?

J’espère bien. Je ne suis pas partisan de dépenser des sommes folles, ça pourrit l’industrie. Tellement d’argent est foutu en l’air… Les films n’ont pas besoin de coûter si cher. Avoir moins de budget force à être plus créatif, à faire des choses qu’on ne ferait pas autrement. C’est tellement cool d’avoir réalisé un premier film à 30 millions de dollars qui ressemble à une production à 100 millions.  

Vous n’êtes pas fan des gros blockbusters, donc ?

Si c’est bien fait, j’adore ça. Mais par exemple, il y a tellement de films Marvel… C’est épuisant et puis tous ne peuvent pas être bons. Et je déteste leur processus de création qui force à entrer en production parfois sans même avoir de script. Juste pour pouvoir sortir le truc à temps. Il y a trente ans, personne n’aurait fait comme ça. Il fallait avoir un excellent script avant tout.  

 


Qu’est-ce qui rend Le Labyrinthe différent des autres films young adult ?

Écoute, Hunger Games, c’est super hein. C’est bien foutu, les acteurs sont au top et tout ça. Mais quand même : qu’est-ce que c’est vain. J’ai du mal à aller au-delà de ça. Je ne dis pas qu’on a fait la version un peu sale du film young adult, mais on ne voulait pas de gamins avec des visages parfaits en toutes circonstances. C’est ce que fait Hunger Games et c’est une pure vision de producteurs persuadés qu’il faut avoir des canons de beauté pour que ça marche. On n’a pas été emmerdé par ça. On voulait de la sueur, de la poussière, de la vie quoi. Je crois que ça fait la différence.  

De jouer la carte d’une certaine forme de réalisme ? 

Ouais, regarde le premier Hunger Games : Jennifer Lawrence et Liam Hemsworth, deux êtres humains absolument magnifiques, en pleine forme… qui discutent du fait qu’ils n’ont pas mangé de pain depuis un an. Merde, j’y crois pas une seconde ! Regarde tes joues enfin ! Mais ce n’est pas de leur faute hein, c’est lié la production.  

Vous commencez à préparer sérieusement votre carrière ? On doit vous proposer pas mal de choses.

Je fais très attention, oui. Et c’est marrant, je n’ai jamais l’impression qu’on va me proposer des rôles. C’est hyper bizarre quand on m’apporte des scripts sans que je ne sois obligé de courir après une audition. Ça commence tout juste pour moi mais le processus change de sens, c’est comme si je faisais passer une audition au réalisateur ! J’ai toujours besoin de faire une lecture, ça m’étonne tellement que quelqu’un veuille m’embaucher sans savoir si je suis bon dans le rôle.  

Vous venez de tourner avec Mark Wahlberg, sous la direction de Peter Berg. Un premier vrai challenge pour vous ?

Un gros challenge, ouais. C’est un rôle totalement différent pour moi et c’est la première fois que je joue dans une histoire vraie. Ça va s’appeler Deepwater Horizon et ça parlera de l’explosion qui a eu lieu en 2010, sur la plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique. Un drame, onze personnes sont mortes, et une catastrophe écologique. On verra comment tout ça s’est déroulé et le courage de ces types. J’ai traîné avec certains d’entre eux pendant deux semaines. Ce sont des héros qui risquaient leur vie au quotidien. J’espère vraiment qu’on va leur rendre justice.

Interview François Léger

Le Labyrinthe : La Terre brûlée, avec Dylan O'BrienKi Hong LeeKaya Scodelario... En salles le mercredi 7 octobre.