Toutes les critiques de Les femmes de la rivière qui pleure

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Le philippin Sheron R. Dayoc a décidé de prolonger en fiction le sujet de son documentaire The crescent rising, primé dans divers festivals en 2016 en nous entraînant au cœur des montagnes de Mindanao, une région de son pays qui a connu ces 50 dernières années près de 150 000 morts et des millions de déplacés. La faute à de multiples différents fonciers, rivalités familiales et autres luttes de clan qui n’en finissent plus de finir. Inspiré par des témoignages recueillis par ceux qui vivent au quotidien ce climat de terreur, Dayoc traite ce sujet par le prisme d’une jeune veuve, partagée entre le désir de venger la mort de son mari et la nécessité de protéger les siens. Entre la tentation de répondre à la violence par la violence et le courage de tendre la main pour faire cesser l’hécatombe. On pourra reprocher à ce film son aspect parfois trop contemplatif qui rend son propos un peu trop abscons. Mais c’est pourtant cette distance qui donne à ce récit toute sa force sans s’enferrer dans le larmoyant facile. A la fois très bel objet cinématographique et œuvre politique essentielle sur un coin du monde dont, de France, on entend peu la douleur ; Les femmes de la rivière qui pleure (et ses remarquables comédiens non professionnels) vaut la découverte.