Chasseurs De Dragons

Avant-gardiste, sensible, cette épopée chevaleresque évite le piège de la démonstration formelle. Elle revendique l'abolition des frontières culturelles pour bâtir un très chaleureux melting-pot, complément idéal à l'humanisme de Michel Ocelot. Des morceaux de bravoure et de pure rêverie y ajoutent, au propre comme au figuré, un splendide relief.

Univers en pièces détachées, château volant, îles flottantes, en brocolis ou nénuphars géants, boules d’épines, et toute une famille de dragons (baveur ou électrique, cracheur de feu ou péteur) : c’est un très bel univers au graphisme et couleurs sublimes, qu’ont conçu les réalisateurs de ce film d’animation français, qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs américains. Par son univers flottant et ses paysages variés et la diversité des créatures, le film rend hommage au maître Miyazaki. Même si le tandem de héros est un peu convenu (un petit filou excité et un gros costaud sentimental accro du tricot), leur aventure n’en constitue pas moins un très beau divertissement.

Un scénario à la fois limpide et foisonnant, un ton décalé mais accessible à tous, un palette graphique cohérente et créative, qui a digéré quantité d'influences, de l'émotion et de la poésie (...).