Asghar Farhadi est accusé de plagiat pour Un héros

Une étudiante du cinéaste a réalisé un documentaire sur le même sujet, All Winners, All Losers.

Un procès pour plagiat est en cours au tribunal de Téhéran, en Iran : le réalisateur Asghar Farhadi est accusé d'avoir repris l'histoire racontée par l'une de ses élèves, Azadeh Masihzadeh, dans un documentaire intitulé All Winners, All Losers, pour son dernier film, Un héros. Acclamé lors du dernier festival de Cannes, où il a reçu le Grand Prix, ce drame a gagné environ 2,5 millions de dollars au box-office mondial. Son créateur assure avoir fait ses propres recherches et porte plainte contre elle à son tour pour diffamation, relate The Hollywood Reporter. 

La cour considère que le cinéaste a bien repris des éléments clés de l'histoire (vraie) de Mohammad Reza Shokri, un prisonnier ayant trouvé de l'or dans la rue lorsqu'il a obtenu une permission de sortie de quelques heures, et qui a décidé de le rendre à son propriétaire. Ainsi l'accusation de diffamation envers la réalisatrice du documentaire, tourné avant le film, est rejetée, et l'accusation de plagiat contre Farhadi reconnue. Un second jugement doit encore être confirmé en cour d'appel.

Kaveh Rad, l'avocat du réalisateur, a précisé que la demande de Masihzadeh de recevoir une partie des bénéfices d'Un héros avait cependant été rejetée et a insisté sur le fait que le fait que l'accusé soit reconnu coupable de plagiat n'avait rien de définitif : "Cela fait partie de la procédure, mais il reste encore des étapes." Il est également précisé qu'une autre plainte, venant cette fois de Mohammad Reza Shokri en personne, qui clamait que sa réputation avait été bafouée par le film Un héros, a été rejetée par la cour.

Alexandre Mallet-Guy, producteur du film via Memento, a commenté : "Nous croyons fermement que la cour va rejeter les accusations de Mademoiselle Masihzadeh, qui ne peut affirmer détenir les droits de cette histoire, puisque le parcours de ce prisonnier fait partie du domaine public depuis qu'elle a été racontée dans la presse et à la télévision, plusieurs années avant qu'elle ne sorte son documentaire. (...) De plus, l'histoire de ce prisonnier qui trouve de l'or dans la rue et le rend, ce n'est que le point de départ d'Un Héros. Le reste a été purement créé par Asghar." La plaignante réfute cet argument en précisant que quand elle a fait des recherches sur ce sujet, l'affaire était seulement sortie dans des journaux locaux et que ses détails n'étaient pas accessibles au grand public. Farhadi estime lui que s'ils se sont bien inspirés de la même affaire pour le documentaire et le film, il a effectué ses propres recherches, ce qui ne l'obligeait en rien à créditer Masihzadeh.

Affaire à suivre...