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Si vous voyez arriver vos collègues au bureau le matin disant bonjour suivi d'un grand "Raah" poings serrés et bras ramenés sur la poitrine, c'est normal : on nage en plein délire Cloclo, icône incomparable de la chanson française des années disco, disparu voilà 34 ans.  On chante Cloclo, on écoute Cloclo, on voit Cloclo, on danse Cloclo en apprenant avec W9 et Michel Vedette à "ouvrir la fenêtre et laisser les volets clos". Et désormais on compte avec Jérémie Rénier dans le paysage cinématographique. A l'affiche de deux films à une semaine d'intervalle, l'acteur belge de 31 ans s'impose comme jamais.  Un film noir, Possessions, avec Alexandra Lamy (oui la femme de l'intouchable Artiste Jean Dujardin, un buzz n'arrivant jamais seul) et surtout Cloclo, (le biopic sur Claude François, pour tous les extra-terrestres présents dans la salle). Il est loin le temps des frères Dardenne ou encore du Pacte des Loups en 2001 : depuis Jérémie Rénier a affiché son minois de blondinet aux yeux bleus assorti de pattes d'eph dans Potiche dans le rôle du fils de Catherine Deneuve, comme un avant-goût de son allure si seventies. Un physique qui traverse les époques et s'y adapte avec une facilité déconcertante. Beau gosse n'est pas le terme approprié malgré le charme évident qu'il dégage. Jérémie est plus complexe. Acteur blond aux yeux bleus à l'air doux, discret, qui cache une palette d'émotions et de complexité psychologique. C'est cette palette qui est mise en avant dans Cloclo, en plus de son physique terriblement impressionnant de ressemblance avec celui du chanteur. "Tu lui ressembles (...) et dans ta voix j'entends parfois un peu sa voix." Jérémie Rénier crève l'écran. La bande-annonce aux mille frissons ne nous fait présager qu'un énorme carton. Une ressemblance hallucinante. On aime à penser que Jérémie le savait depuis toujours, en se regardant dans le miroir le matin, qu'un Cloclo sommeillait en lui. Ou mieux : qu'on lui a toujours dit qu'il lui ressemblait. Que ce rôle est juste une évidence.  Ils sont loin les "Je ne sais plus comment faire" : Jérémie avance désormais sur le dancefloor des grands. Reste à savoir si pour lui ce sera Cloclo forever : un rôle qui colle à la peau pour toujours. En attendant, Jérémie peut savourer son nouveau statut de Ba-rra-cu-da (à prononcer en détachant bien les syllabes, avec quelques "ouhouhouh" c'est encore mieux) du cinéma français. Après Jean Dujardin, ne serait-on pas tout simplement en train de renouveler notre cast sur nos écrans noirs ? Je ne peux plus rien y faire mais je dis ça je dis rien. Alexandra Apikian