Robert De Niro rajeunit numériquement
capture d'écran YouTube / Netflix

"C’est un autre style de divertissement, comme une bande-dessinée, un cartoon ou un Marvel."

C’est l’une des techniques les plus controversées actuellement dans l’industrie cinématographique. Le rajeunissement numérique ("De-aging" en V.O.), une pratique qui consiste à redonner une nouvelle jeunesse à des acteurs ou actrices à l’aide d’effets spéciaux très poussés. Dernier exemple en date ? The Irishman, long-métrage signé Martin Scorsese chez Netflix dans lequel une partie du casting est rajeunit numériquement. Al Pacino, Joe Pesci et Robert De Niro sont ainsi tous les trois passés sous le bistouri numérique.

Lors du BFI London Film Festival Screen Talks, comme nous le rapporte Screen Daily et Cinemablend, Robert De Niro, justement, a donné son avis sur cette pratique : "L’aspect technologique peut vraiment aller très loin. Mais cela ne change pas tout. Si cela va vers quelque chose qui n’est pas une personne, qui n’est pas un être humain alors cela peut être un autre genre de divertissement. Comme une bande-dessinée, du Marvel. Un personnage type de comics, quelque chose de très cartoonesque."

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L’acteur explique ainsi que le "de-aging" n’est qu’un outil servant à la création du film dans son ensemble mais surtout dans un aspect purement visuel. Rien ne peut remplacer les émotions d’une vraie personne. Dans The Irishman, le rajeunissement numérique est un procédé visant à raconter une histoire sur plusieurs dizaines d’années sans devoir auditionner de plus jeunes acteurs pour un même rôle. C’est la deuxième fois que Robert De Niro, un monstre de la transformation physique depuis le début de sa carrière, participe à un projet utilisant cette technique. La première c’était en 2015, au détour d'une scène de Joy de David O. Russell dans lequel De Niro perdait ses rides sous les traits du papa de Jennifer Lawrence.

Il est amusant de voir que cet acteur qui n’a eu de cesse de se transformer, se grimer, se faire veillir de films en films comme en témoignent Raging Bull, Il était une fois en Amérique ou encore Les Affranchis se plie au jeu du "de-aging". Il n’en reste pas moins pertinent dans sa comparaison entre cet artifice numérique et un effet graphique rappelant les comics… Son comparse de toujours, Martin Scorsese, ayant récemment méchamment taclé les productions cinématographiques Marvel. Ce n'est pas aux vieux singes...

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