Martin Scorsese a failli réaliser le film
Vandeville Eric/ABACA

Il avait demandé au scénariste, Steve Zaillian, de ne pas donner une seule ligne de dialogue à l’actrice. Et cela pour une raison bien précise.

The Irishman dans la tourmente, nouvel acte. C’était l’une des polémiques, majoritairement sur les réseaux sociaux, concernant le dernier long-métrage de Martin Scorsese : le mutisme d’un personnage clé incarné par Anna Paquin. Après un tweet de l’actrice en personne, le coup de main de Robert De Niro en interview, c’est au tour de Scorsese de prendre (à nouveau) la parole afin de défendre ce parti pris scénaristique. Le cinéaste a révélé qu’au départ il avait demandé au scénariste, Steve Zaillian, de ne donner aucun dialogue au personnage d'Anna Paquin. Au final, celle-ci aura droit à une seule phrase dans l’un des moments les plus déchirants du film. Pourquoi ? Explications du réalisateur :

The Irishman : Robert De Niro prend la défense d’Anna Paquin

J’ai insisté pour que Peggy [Anna Paquin à l’écran, ndlr] soit plutôt comme une observatrice”, explique Scorsese à Sight & Sound magazine, repris plus tard par Indiewire. “Pas une simple observatrice, elle fait aussi partie du groupe et de l’histoire dans sa totalité. Elle connaît Frank [Robert De Niro, son père dans le film, un homme de main de la mafia, ndlr]. Elle n’a pas besoin de prononcer un mot. Lorsqu’elle le regarde prendre son petit déjeuner devant le bulletin info, il y a juste ce regard qui permet de comprendre qu’elle sait qu’il est responsable [d'activités criminelles]. Anna Paquin est incroyable dans le film, alors qu’elle n’a qu’une seule ligne de dialogue. Mais elle sait tout, elle voit tout et le fait comprendre uniquement avec un simple regard. Et Frank cherche désespérément sa présence, son amour, alors qu’elle refuse de lui parler après avoir connaissance [de sa vraie nature].” Voilà qui devrait (enfin ?) clouer quelques becs et autres mauvaises langues.

The Irishman : le bouleversant requiem mafieux de Martin Scorsese (critique)