Bliss de Mike Cahill
Amazon Prime Video

Sept ans après I origins, Mike Cahill nous entraîne à nouveau dans un univers parallèle pour un résultat intriguant mais pas pleinement convaincant

Tout va de mal en pis dans la vie de Greg. Séparé de sa femme, il n’a plus la tête à son boulot dont il se fait brutalement virer… avant de tuer accidentellement son boss. Mais c’est en fuyant le lieu de ce crime involontaire qu’il fait une rencontre décisive. Une SDF qui l’aborde en lui expliquant que le monde chaotique dans lequel il croit vivre n’est pas réel mais une simulation, à l’intérieur d’un autre monde, lui beau et paisible, où elle l’invite à le suivre par l’ingestion de quelques cristaux…

Mike Cahill poursuit ici dans la veine de ses premiers longs, Another earth (où apparaissait soudain dans le ciel une planète semblable à la Terre) et I Origins (questionnement sur la vie après la mort) et confirme son goût pour la science- fiction réaliste où chacun de ces trois termes revêt une égale importance. On se laisse volontiers emporter dans cet univers parallèle. Celui où Greg atteint enfin la plénitude qui l’avait fui depuis longtemps. A un détail majeur près: sa fille qui cherche à renouer avec lui et condamnée, elle, à rester dans le monde du chaos. Et c’est précisément le traitement scénaristique de cette relation, ses rebondissements capillotractés qui abiment ce qui fait la force du cinéma de Cahill : sa naïveté assumée et enthousiaste. Le geste est moins limpide, un peu plus scolaire et par ricochet moins puissamment émouvant. Question d’interprètes aussi. A la différence des Brit Marling, Astrid Bergès- Frisbey et Michael Pitt, héros de ses premiers films, il manque à Owen Wilson et Salma Hayek une part de mystère, indispensable au cinéma de Cahill.

De Mike Cahill. Durée : 1h46. Disponible le 5 février sur Amazon Prime Video