Michael Mann
Abaca

Comme tout le monde, le réalisateur de Heat et Miami Vice binge des séries pendant le confinement.

Génie du cinéma, visionnaire absolu, immense théoricien des images modernes, Michael Mann est aussi, on le découvre à la faveur du confinement, un homme comme les autres. Condamné à rester chez lui, à faire des réunions familiales sur Zoom, à scotcher devant les chaînes info et à sortir jogger tôt le matin. C’est du moins ce qu’il ressort de l’entretien que le réalisateur a accordé au site culturel Vulture. Mann, dont le dernier film, Hacker, remonte à 2015, était à Tokyo mi-mars, en train de tourner pour HBO Max le pilote de la série Tokyo Vice, avec Ansel Elgort en tête d’affiche, quand il a fallu stopper net la production et rentrer à la maison. Depuis son domicile californien, il passe des coups de fil à des confrères aussi impatients que lui de retourner bosser (Guillermo del Toro, David O. Russell, Alejandro Gonzalez Inarritu) ou à des anciens collègues de travail (Daniel Day-Lewis, son acteur du Dernier des Mohicans, confiné dans le Connecticut). Comme d’autres cinéastes célèbres (Pedro Almodovar, Wes Anderson ou Paul Schrader), il en a également profité pour détailler ce qu’il avait lu et vu pendant cette période. Et le Michael Mann Award de la meilleure série est décerné à… L’Amie prodigieuse ! La série italo-américaine, adaptée du best-seller d’Elena Ferrante (et diffusée en France sur Canal+) a les faveurs du grand homme : "J’ai tout regardé. C’est la meilleure série télé, jusqu’à la couleur utilisée dans le générique de fin et la bande originale de Max Richter." Les autres goûts du créateur de Deux Flics à Miami en matière de séries ? "J’ai également regardé l’hallucinant épisode 5 de la saison 3 de The Marvelous Mrs. Maisel, de Amy Sherman-Palladino, avec cette spectaculaire séquence nocturne dans le club de musique cubain. J’ai regardé Fauda. J’ai aussi bingé Ozark, de Jason Bateman et Andrew Bernstein."

Heat : Michael Mann veut réaliser la suite en film ou en série

En plus de nombreuses lectures nocturnes (dont John le Carré, Haruki Murakami et une bio de Miles Davis), Mann a profité de ce repos forcé pour revoir plein de classiques du cinéma : Cet obscur objet du désir, Le Fantôme de la liberté, Hiroshima mon amour, La Griffe du passé, s’emballant tout particulièrement pour Quand la ville dort : "Quand avez-vous vu Quand la ville dort pour la dernière fois ? Je l’ai regardé trois fois. C’est fantastique. Ce film n’est pas aussi bien considéré qu’il le devrait. Il l’était à l’époque. Il avait eu des récompenses et des nominations, mais c’est parce que John Huston était très connecté socialement, donc les gens s’intéressaient à ce qu’il faisait. Mais c’est un film vraiment extraordinaire. Les performances y sont stupéfiantes : Sam Jaffe, Sterling Hayden, ils sont tous formidables."

Une déception, néanmoins : l’article ne dit pas ce que Michael Mann, fan notoire du Bureau des légendes, a pensé du final de la saison 5 de la série d’Eric Rochant.