On a retrouvé la 7ème compagnie
TF1

Les coulisses de la trilogie qui avait triomphé en salles avant de cartonner à chaque diffusion télé. Comme ce soir sur TF1 ?

Une idée originale de Robert Lamoureux

A l’origine de La 7ème compagnie, il y a un homme. Robert Lamoureux. Une superstar de la scène qui avait déjà cartonné au cinéma, (Papa, maman, la bonne et moi et ses 3,7 millions d’entrées, les Arsène Lupin sous la direction de Jacques Becker puis Yves Robert…) et signé deux longs métrages aussi plébiscités par le public qu’haïs par la critique (Ravissante et La Brune que voilà) dans les années 50 et 60. Puis il s’est éloigné du cinéma pendant 13 ans avant de ressurgir avec une idée toute simple mais pas vraiment adaptable au théâtre : les mésaventures cocasses de deux soldats et de leur sergent-chef, perdus en pleine nature, lors de la débâcle de juin 1940. Il a l’oreille d’un des producteurs roi de l’époque, Alain Poiré qui, au sein de la Gaumont, venait d’enchaîner La Folie des grandeurs et Le Grand blond avec une chaussure noire. Poiré a eu du flair : Mais où est donc passée la 7ème compagnie réunit 3,9 millions d’entrées. Soit le troisième plus gros succès de 1973 derrière Rabbi Jacob et Mon nom est personne.

Les exigences d’Aldo Maccione

Dans le rôle du soldat Tassin, Aldo Maccione est un des piliers du premier épisode de La 7ème compagnie mais est absent du deuxième, On a retrouvé la 7ème compagnie. En partie parce que son passe- temps favori sur le plateau – faire des blagues et créer des crises de fous rire à répétition sur le plateau – a eu tendance à taper sur le système de Robert Lamoureux. Mais surtout pour des questions de contrat : suite au carton du premier épisode, le comédien révélé deux ans plut tôt par Claude Lelouch dans Le Voyou essaiera de renégocier son salaire à la hausse. Poiré et la Gaumont resteront inflexibles. Il sera remplacé par Henri Guybet

La montée en puissance de Jean- Marie Poiré

Non crédité au scénario du premier volet, Jean- Marie Poiré, le fils d’Alain, apparaît dans la lumière dès le deuxième épisode. Déjà assistant sur Oscar d’Edouard Molinaro et scénariste aux côtés de Michel Audiard (Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages…) et de Georges Lautner (Quelques messieurs trop tranquilles…), il se retrouve officiellement associé au scénario et aux dialogues d’On a retrouvé la 7ème compagnie puis La 7ème compagnie au clair de lune où les personnages seront propulsés de 1940 à 1942, de la débâcle à la résistance. Ce dernier sort en 1977, la même année où le futur réalisateur de Visiteurs entame sa carrière de metteur en scène avec Les Petits câlins.

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L’arrivée de Gérard Jugnot

Le carton d’On a retrouvé la 7ème compagnie (de nouveau troisième du box- office 1975 – derrière La Tour infernale et Peur sur la ville – avec 3,7 millions d’entrées) entraîne mathématiquement un troisième volet : La 7ème compagnie au clair de lune. Mais, branle- bas de combat, Pierre Tornade, Erik Colin et Robert Dalban disparaissent du casting, remplacés notamment par André Pousse, Jean Carmet et Gérard Jugnot. Déjà pilier de la Bande du Splendid, on l’a vu apparaître dans de nombreux petits rôles depuis 1973 (Les Valseuses, Que la fête commence, Le Juge et l’assassin, Le Jouet, Le Locataire…). Mais La 7ème compagnie au clair de lune marquera un point quasi final à cette période dans son parcours. Dès l’année suivante, le carton des Bronzés changera son destin qui le conduira à quatre reprises devant la caméra de Poiré : Les Petits câlins, Retour en force, Le Père Noël est une ordure et Papy fait de la résistance.

Un quatrième épisode tué dans l’œuf

La 7ème compagnie au clair de lune subit un net recul, du côté des entrées par rapport à ses deux prédécesseurs (1,7 millions d’entrées, « seulement » le 12ème succès de l’année). Mais qu’importe, l’avionneur et producteur (La Boum…) Marcel Dassault a envie d’une suite. Et même une idée : la rencontre entre la 7ème compagnie et Frankenstein ! Mais Robert Lamoureux décide de jeter l’éponge. Il ne reviendra jamais à la réalisation et ne réapparaîtra plus au cinéma qu’une seule fois, dans Le Jour des rois de Marie- Claude Treilhou en 1991. Il s’éteindra en 2011 à 91 ans

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