Les Sentiers de la perdition : Sam Mendes est fort [critique]
UFD

Tom Hanks, Paul Newman, Jude Law, Jennifer Jason Leigh et Daniel Craig portent ce polar noir avec élégance.

Ce soir, Arte diffusera deux films policiers "classiques", mais "dans le meilleur sens du terme", comme l'écrivait Olivier De Bruyn dans sa critique des Sentiers de la perdition pour Première, en septembre 2002. Porté par Tom Hanks, Paul Newman, Jude Law ou encore Jennifer Jason Leigh et Daniel Craig, filmés par un Sam Mendes en grande forme et un chef opérateur, Conrad L. Hall, capable de sublimer cette sombre histoire, le film avait beaucoup plu à la rédaction. Il sera proposé à 20h50 puis suivi à 22h45 du polar allemand Ca s'est passé en plein jour, qui inspira un roman, La Promesse, à Friedrich Dürrenmatt. Une oeuvre qui fut à son tour adaptée dans les années 2000 par Sean Penn, sous le titre The Pledge (que la chaîne a diffusé récemment). Avec Heinz Rühmann et Michel Simon, elle traitait dès 1958 d'un sujet difficile : la pédophilie. Ce film est déjà visible en replay gratuitement, et restera en ligne jusqu'au 7 mars.

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Voici un extrait de notre critique des Sentiers de la perdition, un film inspiré par le roman graphique éponyme de Max Allan Collins. Si cette adaptation prend quelques libertés avec l'original (le personnage du tueur-photographe, incarné par Jude Law, n'existe pas dans ses pages et la relation filiale entre les deux héros y est seulement sous-entendue), son auteur avait beaucoup apprécié cette version ciné. Il avait d'ailleurs songé à lui donner une suite, qu'il aurait mise en scène lui-même après ses expériences sur Mommy (1994), Mommy 2 (1997) et Mike Hammer's Mickey Spillane (1998), mais ce projet n'a finalement pas vu le jour.

"Avec ce film noir pourvu d’un script ultrasolide, le cinéaste balaie pourtant dédaigneusement la poussière académique. Classique dans le sens le plus excitant du terme – c’est-à-dire plastiquement et dramatiquement exigeant à chaque plan – Mendes ne triture pas les gimmicks du film noir avec l’énergie inventive des Coen ou d’un Tarantino, mais, subtilement, creuse ses situations, dépeint les désarrois de ses personnages-fantômes et trousse au final une tragédie absolument intemporelle, ce qui semble logique pour un auteur qui vient du théâtre et a beaucoup travaillé son répertoire shakespearien. (...) Avec une mention spéciale pour la qualité exceptionnelle de sa photo qui, loin de la gratuité esthétisante, sait éclairer ou obscurcir les contours du drame humain ici décortiqué. (...) (Les performances de Tom Hanks, Paul Newman et Jude Law sont alors détaillées, ndlr) Tous donnent le meilleur de leur ego à ce film bizarrement morbide qui, derrière ses faux airs stéréotypés, analyse, avec une farouche singularité, la culpabilité, le sentiment de filiation, le remords... American Beauty n’était pas un accident : Sam Mendes est fort."


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