Lightyear Buzz l'Éclair
Pixar

Depuis le festival d’Annecy, le réalisateur Angus MacLane évoque la possibilité que Disney et Pixar existent dans l’univers Toy Story et les similarités entre son film et Top Gun : Maverick.

Drôle de film dérivé de la franchise Toy Story, Buzz l’éclair est censé être le film préféré du personnage d’Andy. On rencontre donc la première incarnation du Ranger de l’espace, qui a depuis inspiré le jouet connu de tous. Après s’être échoué avec sa commandante et son équipage sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre, Buzz l’Eclair tente de ramener tout ce petit monde sain et sauf à la maison. Pour cela, il peut compter sur le soutien d’un groupe de jeunes recrues ambitieuses et sur son adorable chat robot, Sox. Mais l’arrivée du terrible Zurg et de son armée de robots impitoyables ne va pas leur faciliter la tâche, d’autant que ce dernier a un plan bien précis en tête… Rencontre au festival d’Annecy avec le réalisateur Angus MacLane, qui avait fait le voyage depuis San Francisco pour défendre son film.


Bon, éclaircissons d’emblée quelque chose : Buzz l’éclair est le film dont Andy était fan quand il était petit, OK. Si on suit cette logique, on doit aussi prendre au pied de la lettre le carton qui dit « Un film Disney/Pixar », ainsi que tout le générique de fin. C’est très méta, mais ça veut donc dire que Disney et Pixar existent dans l’univers de Toy Story ?
On n’arrête pas de nous poser la question. Oui, on pense que Disney et Pixar existent dans le monde d’Andy. Ce qui fait que techniquement, je suis moi-même un personnage Disney. Je sais, c’est déroutant, même d’un point de vue légal d’ailleurs (Rires.)

On sent qu’il a été compliqué d’expliquer au public ce qu’est le film. D’ailleurs le marketing s’est fait beaucoup plus précis ces derniers jours.
Ouais, on a un peu lutté pour communiquer sur ce qu’est vraiment le film, parce que franchement, c’est quand même un concept un peu bizarre. La façon la plus simple de résumer tout ça est que c’est le film préféré d’Andy et que Buzz l’éclair est dedans. Dans nos têtes, ce film est sorti il y a 30 ans dans le monde d’Andy, mais on ne voulait pas pour autant jouer les puristes et se limiter en matière d’effets spéciaux ou écrire des personnages à l’ancienne. C’était surtout une excuse pour faire un film d’action-aventure avec Buzz l’éclair. Une histoire fun qui se déroule dans l’espace. 

Assez curieusement, et c’est un pur hasard de calendrier bien sûr, mais Buzz l’éclair m’a beaucoup fait penser à Top Gun : Maverick dans sa première partie, visuellement comme thématiquement. Le deux films semblent dialoguer.
Oui oui, on a beaucoup été influencés par Top Gun : Maverick, tout est basé là-dessus (Rires.) Je plaisante bien sûr, on ne l’avait pas vu mais c’est vrai que c’est amusant, ces similarités. Bon, après, je pense que c’est surtout lié au fait qu’il n’y a pas 36 façons de filmer un mec dans un cockpit.

Buzz l’éclair : à des années-lumière de Toy Story [critique]

D’un pur point de vue de design des personnages, à quel point a-t-il été compliqué d’humaniser un jouet sans pour autant trop s’éloigner du Buzz que tout le monde connaît ?
Franchement, c’était très marrant. On a fait le travail à l’envers en fait : on partait d’un jouet et il fallait essayer d’imaginer ce qu’il serait dans le monde réel. Enfin, pas tout à fait le monde réel : le monde d’Andy. On a commencé par Buzz, évidemment, et une fois qu’on a trouvé son look - on l’a humanisé juste ce qu’il faut -, alors tout le reste a suivi : les autres humains, sa combinaison, les vaisseaux spatiaux… Tout est né du visage de Buzz. 

Chaque film Pixar est censé raconter en sous-texte quelque chose sur le studio, sur son évolution ou son son état actuel.
Oui, tout à fait.

Et là, j’avoue que même en me cassant la tête, j’ai du mal à trouver le message…
Le concept de la dilatation du temps est une métaphore à peine voilée du processus de production chez Pixar : durant chaque mission - donc chaque film -, on est à fond, et quand on relève enfin la tête de nos ordinateurs, on se rend compte que tout le monde a pris un petit coup de vieux. C’est une petite blague sur la façon dont on voit nos existences. Et par ailleurs, dans l’animation, on est comme Buzz, on pense au futur tout le temps, mais aussi à ce qu’on a mal fait dans le passé et qui impact notre présent… Donc je ne sais pas si Buzz l’éclair raconte grand-chose sur Pixar en tant qu’entreprise, mais par contre ça en dit beaucoup sur ce qu’on ressent en travaillant sur un film Pixar. Et puis franchement, Pixar est un concept totalement abstrait en ce moment, vu qu’on bosse quasiment tous encore à distance à cause du Covid. C’est très bizarre.

Buzz l’éclair, le 22 juin au cinéma.