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Avant-hier, on découvrait la première image de The Fifth Estate, le biopic de Julian Assange par Bill Condon (Twilight 4 et 5). Le réalisateur a fait appel à Benedict Cumberbatch pour incarner le co-fondateur de WikiLeaks, et le studio Dreamworks profitait de la mise en ligne de ce cliché pour faire savoir que le film était entré en tournage et qu'il sortirait en novembre 2014 aux Etats-Unis. Soit en pleine période de remises de prix.Tout semblait bien parti pour cette production inspirée par les livres Inside WikiLeaks: My Time With Julian Assange At The World's Most Dangerous Website, écrit par le co-créateur du site, Daniel Domscheit-Berg (joué dans le film par Daniel Bruhl), et WikiLeaks: Inside Julian Assange's War On Secrecy, de David Leigh et Luke Harding. The Guardian nous apprend cependant que tout n'est pas si rose pour The Fifth Estate. Lors d'une vidéo-conférence donnée par Assange aux universitaires d'Oxford, l'homme a fait savoir qu'il n'appréciait pas ce qu'il avait lu du scénario. Il explique avoir eu accès au script de Josh Singer (connu pour des épisodes de la série A la Maison Blanche), et être indigné par certaines séquences qui sont pour lui de "la pure invention"."Comment un tel mensonge peut-il être inclut dans le film ?", se demande Assange à propos d'un passage de l'intrigue où des scientifiques rencontrent un agent secret américain. "Ce film est un objet de propagande qui s'attaque à WikiLeaks et au fondement de mon travail", aurait-il expliqué aux étudiants, depuis l'ambassade de l'Equateur, à Londres, où il est réfugié. Il explique que le film démarre au sein d'un complexe militaire en Iran. On y voit des symboles nucléaires, ce qui sous entend que le pays est en train de fabriquer des armes de ce type : "Quel est le rapport avec nous ?", s'indigne le co-créateur de WikiLeaks.Un bien mauvais coup de pub pour l'équipe du biopic. Le réalisateur du film, Bill Condon, avait pourtant pris ses précautions en détaillant dans un communiqué de presse pourquoi The Fifth Estate ne donnerait pas d'avis définitifs sur la personnalité de Julian Assange, ni sur son site polémique : "Cela va sans doute prendre des années avant que l'on prenne conscience de l'impact qu'a eu WikiLeaks sur la diffusion de l'information. Le film ne donnera pas de point de vue définitif sur la question. Il ne sera pas non plus là pour juger WikiLeaks. On veut explorer le challenge que représente le fait de vouloir tout diffuser au grand public. C'est très complexe. On espère enrichir le débat que ce site a provoqué."