L'angoisse de la page blanche, le vertige du génie en mal d'inspiration : des motifs connus du cinéma, que Bertrand Bonello transcende dans cette scène où Yves Saint Laurent (Gaspard Ulliel) décrit ses sombres visions à Pierre Bergé (Jérémie Rénier). A l'approche du défilé, le créateur en crise n'a toujours pas exécuté un seul dessin et s'enfonce dans une dangereuse mélancolie. La part d'ombre du grand couturier, le cinéaste l'a aussi explorée dans l'intime, comme l'illustre cette séquence où Saint Laurent fait visiter son nouvel appartement à Jacques de Bascher (Louis Garrel), son amant, l'agent de la décadence.   Sombre et sublime, Saint Laurent de Bertrand Bonello sort en salles le 24 septembre prochain. Lire aussi :Notre critique cannoise de Saint Laurent