Vingt ans qu'il n'avait pas ri aussi librement. Dans Les Amants passagers, retour nostalgique d'Almodovar à la comédie fondatrice de son oeuvre, il est beaucoup question de sexe. Fellations, pénétrations, perte de virginité, expérience bi ou même viol : si le dernier Pedro n'est pas un film porno, c'est sans doute qu'on y parle beaucoup, mais on n'agit peu. Et quand on passe à l'acte, la caméra reste chaste et cadre plus volontiers les visages que l'action elle-même.Question de pudeur ? Nullement, affirme le cinéaste, pour qui parler de sexe est un bien meilleur ressort comique que montrer du sexe. Et si l'ex chef de fil de la Movida n'a pas perdu son goût de la provoc, il n'a pas non plus oublié d'être réaliste : s'il avait décidé de montrer toutes les scènes de cul dont il est question dans Les Amants passagers, son public potentiel en eut été considérablement limité.Et Pedro Almodovar compte bien montrer au monde entier comment il a renoué avec la comédie de ses débuts après deux décennies de drame chaque fois plus sombre. Après La Piel que habito, il enferme donc ses héros dans un avion en détresse, pour cette fois mettre l'angoisse au service du rire et de tous les excès.Bienvenu à bord.Interview Vanina Arrighi de CasanovaImages Frédérique Prevote A suivre : Pedro, Penélope et AntonioPedro Almodovar commente ses scènes chocs