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Une biographie non autorisée de Luc Besson affirme que l'administration fiscale serait intervenue en faveur du réalisateur pour lui éviter de payer l’impôt sur la fortune. Un coup de pouce estimé à près de 3 millions d’euros.

Paru mercredi, le livre du journaliste Geoffrey Le Guilcher, Luc Besson, L'homme qui voulait être aimé (éditions Flammarion), révèle que le cinéaste français aurait bénéficié, en 2002, d'une exonération de l'ISF de la part de l'administration fiscale. L'ouvrage revient également sur les liens qui existent entre Luc Besson et le ministre de l'Economie de l'époque, Laurent Fabius.

Ainsi selon le journaliste Geoffroy Le Guilcher, le producteur aurait "profité d’un soutien politique". Ce dernier détaille que Luc Besson, voulant échapper à l'impôt sur la fortune (il est alors imposé à 3 millions d'euros en 2000) aurait décidé, sur les conseils de fiscalistes, de contacter directement Bercy. Il y aurait eu un premier rendez-vous, dont l'authenticité ne peut être assurée car "les versions divergent sur ce point". Mais un second rendez-vous aurait eu lieu "sans Besson et sans Fabius. Une sorte de conciliabule réunissant des proches du ministre et du cinéaste", écrit le journaliste.

Suite à cette entrevue, Luc Besson obtien gain de cause : "Vous demandez pour l'année 2001 l'exonération d'ISF, au titre de biens professionnels, de votre participation représentant 99,8% au sein de la SARL Front Line.  Votre demande appelle une réponse positive", retranscrit le journaliste faisant référence à une lettre de l'administration fiscale à Besson, datée du 21 février 2002.

Mais si, l'intervention du fisc en faveur de riches contribuables n'est qu'un "secret de Polichinelle", il y a plus grave souligne le journaliste indépendant. En effet, Geoffroy Le Guilcher précise que le dossier est pour Laurent Fabius "délicat".
En effet, en 1999 le cinéaste sort son film Jeanne d'Arc. Un long-métrage sur lequel la famille de l'ancien ministre de l'Economie a travaillé : Catherine Leterrier, soeur de Laurent Fabius, et Louis Leterrier (neveu de Laurent Fabius) y ont notamment tous deux collaboré - respectivement en tant que chef décoratrice et assistant producteur. Puis "en 2001, l'année où le ministre Laurent Fabius se penche sur la situation fiscale de Luc Besson, le neveu du ministre monte en grade dans l'entreprise" et rejoint l'écurie Besson en tant que réalisateur (il réalise notamment en 2001 Le Transporteur, produit par la société de Luc Besson EuropaCorp), souligne le journaliste.

"En intervenant politiquement dans le dossier fiscal de l’employeur de deux membres de sa famille proche, l’ancien Premier ministre n’a-t-il pas outrepassé la ligne jaune?", questionne en guise de conclusion Geoffrey Le Guilcher.

Interrogé sur le sujet par l’AFP, le porte-parole de Laurent Fabius au ministère des Affaires étrangères n’a pas souhaité faire decommentaire.