Choix n°1 : L'Affaire SK1 de Frédéric Tellier, avec Raphaël Personnaz, Nathalie Baye...Synopsis : Paris, 1991. L’histoire vraie de Franck Magne, un jeune inspecteur qui fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Son premier dossier porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son enquête l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine, pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au coeur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien »L'avis de Première : Et si L’Affaire SK1 était le meilleur polar français depuis L.627, sorti en 1992 ? Certes, le réalisateur nous force un peu la main en laissant traîner dans le bureau de l'inspecteur une affiche du classique de Bertrand Tavernier, mais l’enthousiasme est légitime. Car avec ce premier long métrage, Frédéric Tellier frappe un grand coup, et même deux puisque ce sont deux récits qui s’entrelacent : l’enquête et le procès. Le montage alterné entre ces univers permet au cinéaste de passer les vitesses plus librement. En effet, Tellier accélère quand il suit les flics sur le terrain ou même quand il les cantonne dans les bureaux enfumés de la PJ, puis il rétrograde lors des scènes de procès. Si la pression ne retombe pas pour autant, c’est notamment grâce à la performance d’Adama Niane dans le rôle de Guy Georges. C’est assurément la révélation du film, tant l’acteur parvient à la fois à terrifier et à bouleverser en une seule réplique, en un regard.Bande-annonce :  Choix n°2 : Queen and Country de John Boorman avec Callum Turner, Caleb Landry Jones...Synopsis : 1952. Bill Rohan a 18 ans et l’avenir devant lui. Pourquoi pas avec cette jolie fille qu’il aperçoit sur son vélo depuis la rivière où il nage chaque matin ?Cette idylle naissante est bientôt contrariée lorsqu’il est appelé pour effectuer 2 années de service militaire en tant qu’instructeur dans un camp d’entraînement particulièrement dur qui prépare les jeunes soldats anglais à des missions en Corée. Là-bas, la guerre fait rage et brise la vie de plus d’une recrue !Bien vite, Bill se lie d’amitié à Percy, un farceur dépourvu de principes avec lequel il complote pour tenter de faire tomber de son piédestal leur bourreau : le psychorigide sergent Bradley.Tous deux parviennent néanmoins à oublier l’enfermement à l’occasion de rares sorties. Ils tombent vite amoureux de jeunes femmes croisées un soir au cinéma. Mais comment concilier discipline et premières amours ?L'avis de Première : En 1987, avec Hope and Glory, John Boorman livrait un film-somme. Il n’avait que 54 ans à l’époque, mais cette évocation de son enfance, passée dans un Londres ravagé par les bombes de Hitler, ressemblait à l’oeuvre d’un vieux sage, à un testament de cinéma. D’ailleurs, tout ce qu’il a tourné par la suite, malgré des réussites éparses (Le Général, Le Tailleur de Panama) avait des airs de post-scriptum oubliable, sans conséquences. Conçu comme la suite de Hope and Glory, Queen and Country reprend le fil autobiographique là où il avait été rompu (le gamin a aujourd’hui 18 ans) et, en se présentant explicitement comme le point final d’une filmographie monumentale, redonne du sens à la carrière du cinéaste. Derrière la coming of age story et le genre un rien désuet du film de caserne se cache une élégie racontant la naissance d’une vocation. Un récit tout en ruptures de ton, entre blagues de bidasses et digressions romantiques, qui livre en filigrane un témoignage de première main sur le moment où se sont cristallisées toutes les obsessions de son auteur : la nature et le lyrisme, les mythes et la liberté, l’insoumission et le chaos. Le tout dans des chromos rétro qui, miracle, ne sentent jamais le sapin ni la nostalgie gaga. Le dernier plan parvient à saisir les débuts d’une passion (une caméra se met à tourner) et les adieux d’un maître à son art (elle s’arrête aussitôt). Une vie entière résumée en un plan, définitif et bouleversant.Bande-annonce :  Choix n°1 : Invincible d'Angelina Jolie, avec Jack O'Connell, Domhnall Gleeson...Synopsis : Une épopée dramatique retraçant l'incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale Louis "Louie" Zamperini dont l'avion s'est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l'équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d'entre eux survécurent 47 jours durant, avant d'être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.Adaptation du roman Unbroken: A World War II Story of Survival, Resilience, and Redemption de Laura HillenbrandL'avis de Première : Angelina Jolie est tellement convaincue de la force de cette chronique incroyable, qu’elle l’a précisé en sous-titre de son film : une histoire vraie. Et la cinéaste ne lésine pas sur les moyens. En témoigne la spectaculaire première séquence, qui détaille avec réalisme un combat aérien, et confirme Jack O’Connell en acteur de premier plan. Mais cette volonté d’authenticité est une qualité à double tranchant. Face à la profusion de sujets à creuser, les scénaristes ont choisi le récit de survie exemplaire, violent mais finalement un peu linéaire. Le reste est au diapason, porté par un classicisme qui évoque Eastwood et les grandes fresques de l’Empire (Le Pont de la rivière Kwai), le tout nourri d’obsessions personnelles (la guerre vue d’un camp de prisonniers, la souffrance physique…) dans la lignée de son premier film comme réalisatrice Au pays du sang et du miel (sur le conflit en Bosnie).Bande-annonce :  Les autres sorties ciné de la semaine sont ici