Rencontre avec l’actrice Sosie Bacon, tête d’affiche de Smile, un film qui entend vous flanquer la frousse avec ces sourires qui tuent.
Au jeu des "Six degrés de séparation avec Kevin Bacon", Sosie Bacon gagne à tous les coups : c’est la fille de l’acteur de Footloose et Apollo 13. Trop facile. Croisée dans des petits rôles dans les séries 13 Reasons Why et Mare of Easttown, la comédienne porte aujourd’hui sur ses épaules le film d’horreur Smile, dans lequel elle interprète une psychiatre affrontant une force mystérieuse qui se manifeste via des sourires très inquiétants. Souriez, vous êtes flippés ?
Smile est l’adaptation par le réalisateur Parker Finn de son court-métrage Laura Hasn’t Slept, qui avait sensation au festival d’Austin en 2020. Vous l’aviez vu ? C’est ce court qui a vous donné envie de jouer dans Smile ?
Sosie Bacon : J’ai d’abord lu le script de Smile. Je suis une grosse fan de cinéma d’horreur, j’ai vu tous les films du genre, plus grand-chose ne me choque ou ne me surprend dans ce registre-là aujourd’hui… Mais en lisant le scénario, il y a une scène où je me suis dit : "wahou ! ça, on ne l’a jamais vu au cinéma !" – vous comprendrez quand vous verrez le film. Puis j’ai découvert le court-métrage et, oui, il était clair que Parker possède un style, une sensibilité, une esthétique, un sens du cadre bien à lui. Smile est un bon mélange de thriller psychologique envoûtant et d’horreur qui te fait hurler et bondir de ton fauteuil.
Vous dîtes que vous êtes une fan de cinéma d’horreur…
A l’origine, ce sont mon frère et mon père les gros fans du genre. Petite, je détestais ça, mon frère passait son temps à me faire flipper avec le masque d’Halloween. Mais j’ai fini par joindre la bande et, au collège, avec mes amis, les sorties au ciné pour aller voir un film d’horreur sont devenues un rituel. Ces dernières années, le genre a muté, avec des gens comme Jordan Peele, Ari Aster… Get Out a vraiment été une révolution. L’horreur est devenu le médium idéal pour réfléchir à des sujets de société tout en prenant du plaisir et une bonne dose d’adrénaline.
Au moment où l’industrie hollywoodienne tremble sur ses bases, c’est l’un des derniers genres à attirer régulièrement les spectateurs en salles…
Absolument. Il y a cet énorme fossé culturel qui divise la population, un peu partout dans le monde mais particulièrement en Amérique – un fossé qui a toujours été là mais qui n’a jamais été aussi manifeste qu’aujourd’hui. Dans ce contexte, c’est dur de trouver des productions culturelles qui arrivent à réconcilier les gens, à les faire surmonter leurs différences. L’horreur y parvient. Désolé si ça sonne tarte, mais c’est vrai ! Tout le monde aime voir un bon film d’horreur, tout le monde aime avoir peur. C’est d'ailleurs passionnant de constater que ce genre qui a été si méprisé pendant des décennies est aujourd’hui celui qui fédère les spectateurs.
De Joker à Smile en passant par Action ou vérité ou Black Phone, il y a tous ces sourires flippants qui envahissent la pop culture… Une explication ?
Je peux répondre pour le personnage que j’interprète dans Smile, Rose. C’est une femme qui se donne beaucoup de mal pour dissimuler un trauma. Et cette dissimulation, comme pour beaucoup d’entre nous, passe par le sourire. Au début du film, on la voit d’essayer de sourire face à un miroir, comme si elle était en train de se composer un masque. Ce genre de masque social que nous portons tous et qui menace de tomber à chaque instant.
Smile, de Parker Finn, avec Sosie Bacon, Jessie T. Usher, Kyle Gallner… Au cinéma le 28 septembre.
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