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Révélée en 2004 grâce à Nouvelle Star, Amel Bent s'apprête à participer à la 3ème édition de Danse avec les stars, diffusée cet automne sur TF1. L'interprète de Ma philosophie a accepté de se confier à Télé 7 Jours. Forme, amour, enfance... elle dit tout!

En octobre, vous serez dans Danse avec les stars sur TF1…Quand on me l’a proposé il y a 4 mois, je n’ai pas accepté toute de suite. J’avais besoin d’y réfléchir car je voulais prendre mon temps pour mon album. J’en ai parlé à Sofia Essaïdi. Elle m’a dit: "Je donnerais tout pour retourner en arrière et le refaire, tellement c’est génial. Fonce!" J’ai aussi demandé son avis à mon public, via Twitter. Et j’ai décidé de signer. Je ne suis pas partie en tourner cette année. Je me sens loin des gens et ils me manquent. Et puis, je suis née à la télévision quand même! Je connais et j’aime ce rapport avec les téléspectateurs. Ils m’ont vue naître dans Nouvelle Star. Là, ils vont me voir évoluer… La danse est un domaine que je n’ai absolument pas exploré. J’ai débuté avec des complexes, je voulais juste qu’on entende ma voix. J’ai changé, depuis. Je m’assume et j’ai envie de ressembler à mes idoles, comme Beyoncé…Vous débrouillez-vous en danse?J’en ai fait étant petite. J’ai commencé à 6 ans par une année de classique, puis huit ans de modern jazz. Ca va me faire drôle de m’y remettre. Je me suis rouillée entre-temps. J’ai peur de ne pas trop suivre au début. Je n’ai pas un corps de danseuse ni l’hygiène de vie d’une sportive ; Il va falloir que je sois assidue, disciplinée… Développer ma souplesse… Aïe ! Mais j’aime apprendre, je veux épater le public. C’est un bon moteur, non ?Vous dites vous assumer, enfin…Cela fait un moment. Depuis que j’ai commencé à chanter professionnellement. Quand il y a plein de gens qui t’aiment et qui te portent, tu ne te poses même plus la question de savoir si tu es belle ou pas.Etiez-vous complexée plus jeune?Le mot est faible. Ca a bousillé mon enfance. Je me trouvais moche, grosse, horrible. Quand on est ado et mal dans sa peau, on a ce truc au fond de soi qui fait qu’on a, l’impression de ne pas être digne de l’amour des autres. Au lycée, quand un garçon me demandait de sortir avec lui, je lui disais non parce que je pensais que c’était une blague. Comment pouvais-je lui plaire alors que je me trouvais hideuse ? Maintenant, ce n’est plus le cas. Tout ça est loin de moi. Aujourd’hui, avec mes chansons et Weight Watchers (dont elle est l’égérie, ndlr), j’essaie d’aider les filles à se sentir bien, elles aussi.N’étiez-vous pas anti-régime?C’est un programme pour manger sainement. Je suis toujours anti-régime, contre la privation. Je l’ai dit et je le redis ! Je ne l’ai fait que parce que ce n’est pas un régime. Je ne faisais pas attention à ce que je mangeais. J’avais quand même pris 12 kilos en un an ! Maintenant, je fais partie des filles dites "rondes" : je pèse 63 kilos pour 1m 65. C’est un poids qui me convient.Paradoxalement, étant petite, vous aviez besoin d’attirer l’attention…Je pense que j’ai manqué de certaines personnes dans mon enfance (ses parents ont divorcé quand elle avait 2 ans, ndlr) Et comme tous les enfants dans ce cas, il y a une cicatrice ouverte qui saigne, et qui saigne encore aujourd’hui., à 27 ans. J’essayais de combler un vide en cherchant l’amour et l’attention à tort et à travers. J’étais une enfant très dissipée, hyperactive. .. Je ne supporterais pas le silence, la solitude. J’avais peur de l’abandon.Et aujourd’hui?Même si j’ai encore des douleurs ancrées en moi, je vais bien mieux. Avec ma musique, j’apaise les gens, et moi-même, en partageant ces douleurs qui ne sont pas que les miennes. Quand on est enfant, on ne voit les choses qu’à travers son propre regard. Aujourd’hui, je pense à ma maman et je me rends compte que je n’ai pas été la seule à souffrir.Et en amour, ça se passe comment?(Silence.) Mon problème avec les garçons n’est toujours pas réglé. Je n’ai pas vraiment confiance en eux. Mon histoire fait que, dès ma naissance, j’ai été déçue par les hommes. Je n’ai pas eu de chance en amour jusqu’à présent (Moussa, son ancien compagnon a été condamné pour meurtre en 2009, ndlr) Comment dire… J’ai un cœur de pierre. Je suis devenue très dure, même si je suis une fille de famille, qui rêve toujours de se marier, d’avoir des enfants. Et si demain je rencontre un mec qui n’essaie pas de me briser, je lui ouvrirai grand mon cœur.Vous avez grandi dans une cité, vous êtes devenue une star et vous aidez les femmes à s’assumer. Vous vous voyez comme un modèle?Ca serait prétentieux de le penser. Je suis loin d’être totalement parfaite. Mon histoire peut donner beaucoup d’espoir. J’aime cette idée. Mais je souhaite rester accessible dans ma manière d’être, comme dans mon apparence physique. J’ai grandi avec des personnes qui ne sont pas lisses, capables de faire d’énormes conneries, comme de très belles choses. Et c’est à ça que je veux ressembler.Interview : Jérémy Parayre du magazine Télé 7 Jours