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Depuis New York, la correspondante de Canal+ et i-Télé, Laurence Haïm, raconte à Télé 7 jours comment la mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn a bouleversé son quotidien. Pour rappel, nous avons appris il y a quelques instants que DSK a plaidé non coupable lors de l'audience du jour.

Depuis New York, la correspondante de Canal+ et i-Télé, Laurence Haïm, raconte à Télé 7 jours comment la mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn a bouleversé son quotidien. Pour rappel, nous avons appris il y a quelques instants que DSK a plaidé non coupable lors de l'audience du jour. Depuis le 14 mai, vous suivez l’affaire DSK 24 heures sur 24. Comment vivez-vous cette histoire ?Sur un plan personnel, j’ai des hauts et des bas. Par moments, je suis portée par l’info. Parfois, la fatigue l’emporte. Professionnellement, c’est l’affaire la plus compliquée de ma carrière. J’avais pourtant déjà suivi les procès d’O.J. Simpson, de Zacarias Moussaoui et celui de Michael Jackson. Mais j’avoue que l’affaire DSK est bien plus difficile à traiter.Pour quelles raisons ?Ça part dans tous les sens ! Nous sommes face à un flot d’infos souvent invérifiables et de rumeurs. Par exemple, au moment où je vous parle, on dit partout que le loyer mensuel de la demeure de DSK est de 50 000 dollars. Ce chiffre est-il le bon ? Je cherche encore... Jamais je n’ai été aussi stressée à l’antenne, avec cette peur de dire quelque chose qui n’est pas exact.Pourquoi est-ce si difficile de vérifier les infos ?Comment faire quand une des parties vous parle et pas l’autre ? On n’a qu’une version d’un fait. Ajoutez à cela, une autre difficulté : nous n’avons pas les réseaux des journalistes américains auprès de la police, de la justice, des avocats...Comment faire dans ces conditions ?Il faut établir des relations de confiance avec les différentes parties. Lors de la première audience, je me suis présentée à Benjamin Brafman, l’avocat de DSK. Mais ce sera un travail de longue haleine pour obtenir les bons contacts.La presse américaine se passionne-t-elle toujours pour l’affaire ?Uniquement les tabloïds new-yorkais, qui se régalent de cette histoire perçue comme un fait-divers. Pour eux, quelqu’un de connu est accusé de viol. La portée politique de l’événement ne les intéresse guère. Sur le thème "sexe et pouvoir", la presse américaine est plutôt fascinée par l’affaire Schwarzenegger (l’ex-gouverneur de Californie a reconnu avoir eu plusieurs liaisons extra-conjugales et l’existence d’un enfant illégitime). Les autres gros titres sont sur la tornade qui a ravagé le Missouri.Les journalistes américains se sont montrés narquois vis-à-vis de leurs confrères français.Oui, ils regardent avec étonnement les journalistes français se faire la bise, partager un repas... C’est impensable pour les Américains. Ils se disent à peine bonjour tant la concurrence est rude entre eux.Pendant combien de temps allez-vous rester à New York ?Jusqu’au 8 juin. Je suis là depuis le 14 mai. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai réveillé Albert Ripamonti, directeur de la rédaction d’i-Télé et Ara Aprikian, directeur des programmes de Canal. En week-end non loin de New York, j’ai foncé au commissariat avec dans mon sac seulement deux chemises et un jean ! Je n’ai quasiment pas dormi la première semaine. Je suis repartie vingt-quatre heures à Washington, où je vis, pour prendre quelques affaires et renouveler mon accréditation auprès de la Maison-Blanche. Je devais suivre Barak Obama dans sa tournée européenne. Mais j’ai tout annulé pour me consacrer uniquement à l’affaire DSK.Eva ROQUE du magazine Télé 7 jours