Nom de naissance Aillaud
Genre Homme
Avis

Biographie

Gilles Aillaud est né en 1928 à Paris, il est le fils de l'architecte Émile Aillaud. Très tôt, il s'intéresse à la peinture, et va jusqu'à peindre un tableau par jour pendant ses études. Après une courte formation philosophique, Aillaud ne peut s'empêcher de revenir à la peinture. Au cours de sa première exposition, qui a lieu en 1952, il exhibe des oeuvres représentant le monde animalier, essentiellement des oiseaux et des paysages marins.Gilles Aillaud sait se montrer engagé. Il participe à l'exposition collective du salon de la jeune peinture avec La Salle rouge pour le Viêt-nam en 1968-1969. Avec Edouardo Arroyo et Antonio Recalcati, il signe une série de huit panneaux dont Une passion dans le désert, Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp. Avec ses toiles, Aillaud se démarque des mouvements de l'intellectualisme ou de l'abstraction alors régnant, pour marquer un retour à la figuration, une figuration narrative. Pendant les années soixante-dix, « Aillaud peint presque exclusivement des animaux. Des animaux enfermés dans des cages, des enclos et des verrières ou derrière les grilles des zoos », comme le précise Jean Clair. On cite notamment, Ours blanc (1968, Musée d’art moderne de la Ville de Paris) et La Piscine vide (1974, Galerie de France).Si ses oeuvres réfléchissent sur la condition humaine, aucune sensiblerie ne s'en dégage. Avec des tableaux aux dimensions démesurées et des couleurs froides, il oblige le spectateur à se mettre à une certaine distance de l'oeuvre pour le confronter à la réalité représentée.Durant la même période, Aillaud se montre particulièrement intéressé par les arts de la scène. Il crée alors un grand nombre de costumes et de décors. Dès 1972, il s'associe à de nombreux noms de la scène notamment, Jean Jourdheuil. Il collabore avec lui pour plusieurs pièces, telles que Dans la jungle des villes (1972), écrite par Bertolt Brecht, Mauser/Hamlet-machine (1979) ou encore Le rocher, la lande, la librairie (1982). On le retrouve également comme scénographe dans des pièces signées par Giorgio Strehler, au Piccolo Teatro de Milan. Mais, on retient plus particulièrement sa collaboration avec Klaus Michaël Grüber, à la Schaubühne de Berlin. Il prend part aussi à la réalisation des décors de La mort de Danton, mise en scène en France en 1989.Avec Luc Bondy, il crée les décors de l’opéra Don Carlos (1996) et de nombreuses pièces dont En attendant Godot (1999), La mouette (2000) et Une pièce espagnole (2003). On lui doit la fameuse phrase "il est des pièces qui ne sont pas à représenter mais à lire." Il parlait notamment de Bérénice, réputée non transposable ou en tout cas difficilement, tant l'action, la scène et les dialogues étaient statiques. Aillaud est également auteur de textes de théâtre. Il est à l'origine de la pièce intitulée Vermeer et Spinoza, mise en scène par Jean Jourdheuil et Jean François Peyret en 1984. Il écrit également Viva Vox, mis en scène par Jean-Christophe Bailly en 1997. Aillaud réussit alors à graver son nom sur la toile et sur la scène, en tant qu'auteur et scénographe, avant de s'éteindre en mars de l'année 2005.