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Une drôle de dystopie était présentée hier à Séries Mania : Autonomies, une série qui imagine un Israël scindé en deux : orthodoxe intégristes d’un côté et de l’autre les laïcs.

C’est un véritable ovni, comme souvent sait les dénicher Séries Mania, qui était présenté hier en compétition : Autonomies. Le postulat de départ est tout simple mais diablement efficace. Israël est maintenant coupé en deux par un mur (qui en rappelle forcément un autre) : d’un côté les orthodoxes purs et durs (du moins en apparence), de l’autre les laïcs.

Les deux communautés se disputent une enfant de 9 ans, séparée accidentellement de sa famille naturelle à la naissance et élevée par une autre famille qui ignorait tout de ses origines. Soit une ré interprétation du Jugement de Salomon, confronté aux dérives actuelles de la société ou en terme plus simple :  une version politisée et moderne de La vie est un long fleuve tranquille.

 

A n’en pas douter : malgré une réalisation assez neutre, Autonomies fonctionne dès la fantastique première scène.  A l’aéroport de Tel-Aviv, sur le point d’embarquer pour Paris, un couple fait face à une douanière.  Elle leur annonce froidement que si eux peuvent prendre l’avion, leur fille, elle, n’a pas d’autorisation de sortie du territoire !  Glaçant et comique à la fois.

Puis, peu à peu, au fil de l’épisode, on comprend les enjeux de l’histoire… pour peu que l’on connaisse un tant soit peu les réalités de la société israélienne.

Car c’est sans doute l’écueil (de taille !) que l’on peut  rapidement faire à la série de Yehonatan Indursky et Ori Elon, après la vision des deux premiers épisodes (sur 6). Si l’on ignore tout de la vie en Israël, il est assez difficile de ne pas passer à côté de cette charge féroce envers ses nombreuses dérives et tartuferies. Des dérives principalement religieuses et malheureusement universelles, mais pas seulement.

Le profane sera bien vite perdu et ratera  sans doute une grande partie des petits détails qui fourmillent dans les dialogues, les décors et même la mise en scène.

Pour être honnête, le débat à la fin de la diffusion des deux premiers épisodes, hier soir, avec Yehonatan Indursky et Ori Elon fut un éclairage apréciable pour mieux les comprendre et les apprécier. Malheureusement, il y a peu de chance d’avoir une telle explication de texte après chaque épisode. Du coup, le spectateur est un peu loin de l’autonomie prônée par le titre de la série. Dommage.