Ali
Arte

On croyait tout savoir du champion. Ken Burns revient sur l’un des plus grands monuments de la pop culture américaine. Essentiel.

Les quatre épisodes de la série documentaire Mohamed Ali sont à voir en replay sur Arte.TV jusqu’au 11 mars, et seront disponibles en DVD ce mardi 1er février


Mohammed Ali fut le plus grand champion de boxe de tous les temps. Mais ce fut bien plus que ça. Une star, un mythe américain. Ali, c’est Elvis, Lennon ou Marilyn, mais dont l’impact aurait été décuplé par la couleur de sa peau. Un chaman, une star contestataire, un héros au confluent de tous les mouvements des 60s et 70s. Et ce fut aussi l’un des personnages les plus filmés de toute l’histoire du XXe siècle. C’est précisément là-dedans que le documentariste Ken Burns (habitué aux docs et aux sujets XXL) a essayé de mettre un peu d’ordre. Le flot d’archives qui retrace l’histoire d’Ali donne à voir à travers les films, les actualités, les home movies comme les captations de combats la personnalité multiple (et contradictoire) de ce caméléon. Burns étudie d’abord le boxeur disséquant ses trucs, ses attitudes, son CV et sa suprématie, laissant amplement « parler » le champion (en déroulant de longs extraits de ses matchs qui permettent de voir sa technique et sa finesse). Mais le cinéaste trempe surtout l’icône dans l’encre de ses obsessions : le racisme américain (« les Blancs se sont mis à l’aimer quand la maladie l’a empêché de parler » explique un témoin), la foi, le sport et ce que ça signifiait d’être américain au moment où le pays traversait une crise identitaire majeure... C’est évidemment là que le doc devient passionnant, permettant de mieux comprendre l’icône que fut The Greatest. On finit cette série avec une envie : revoir Ali de Michael Mann qui fonctionnait comme le contrechamp intime de l’image médiatique.