Possessions
Vered Adir - Haut et Court TV / Quiddity / Canal+

Le Festival de la Fiction présentait hier, en avant-première, le premier épisode de Possessions, nouvelle création originale de Canal+. Un thriller franco-israélien aux atours surnaturels.

Immédiatement, on se dit que quelque chose cloche. Au moment de partager son gâteau de mariage, la jeune épouse (Nadia Tereszkiewicz, vue dans Seules les bêtes de Dominik Moll), couteau à la main, fait face à son mari... Lui gît sur le sol devant elle, sans vie, dans une mare de sang. Cela s'est passé en une fraction de seconde. Tout accuse la jeune femme et pourtant, le doute est plus que permis sur sa culpabilité. C'est sur ce postulat, qui laisse entrevoir une ouverture vers l'étrange, que débute Possessions, minisérie franco-israélienne dont les six épisodes seront à découvrir prochainement sur Canal+.

Dans ce premier épisode, le showrunner, Shachar Magen (Sirènes) privilégie une exposition lente, où l'on croise un diplomate français chargé d'assister l'accusée durant l'enquête (Reda Kateb, toujours impeccable), la famille de la jeune femme, aussi déstabilisante qu'elle et un couple de flics dysfonctionnels, soit l'ingrédient le plus classique et attendu de l'ensemble. L'atmosphère dans laquelle nous plonge la série interpelle davantage. Elle est aussi à mettre au crédit du réalisateur, Thomas Vincent, dernièrement salué pour son travail sur l'énergique thriller antiterroriste Bodyguard (avec Richard Madden). Changement de registre ici et de rythme aussi, où il privilégie des plans larges qui capturent toute la puissance des paysages israéliens, leur conférant une charge mystérieuse. Quand il n'opte pas pour de très gros plans sur le visage et les membres du corps de l'héroïne, captant le moindre tressaillement, comme pour déchiffrer l’indicible... et des secrets encore bien gardés. 

Possessions, prochainement sur Canal+.