Black Lives Matter (La vie des noirs compte). Ces trois mots devancés d'un hashtag, apparus comme un slogan sur Twitter en juillet 2013 après l'acquittement de George Zimmerman, incarnent aujourd'hui le mouvement de défense de la communauté noire qui bouscule tout aussi bien la campagne présidentielle américaine que les mentalités et s'élève aujourd'hui comme cri de ralliement contre le racisme."Les relations interraciales aux États-Unis sont affreuses. Il est temps de changer tout ça ! Il est temps d'en finir. Nous ne sommes qu'un. Le fait de mettre des personnes noires à la télé contribue à changer les choses", déclare aujourd'hui le créateur de la série Empire, Lee Daniels, en écho à ce hashtag militant.Phénomène aux États-Unis, la série du réalisateur Lee Daniels a la particularité de présenter un casting très majoritairement noir. Mais là n'est pas l'essentiel s'est toujours acharné à rappeler le cinéaste : "Empire n'est pas une série faite par des noirs, pour les noirs. Tout le monde se focalise sur les noirs. Au départ, il y a surtout un bon scénario", confirmait aussi Taraji P. Henson (Clique TV) soutenue par les propos de Greg Drebin : "Cette histoire peut être racontée et être tout autant captivante sans que l’on fasse attention à l’origine ethnique de la famille".Et, effectivement, si on laisse de côté cet aspect de la série, Empire n'est autre qu'un classique soap opera, un Dallas (noir et queer) de notre temps, inspiré en plus du Roi Lear ("C'est ce que j'ai pitché à mon coscénariste Danny Strong. On se complète idéalement lui et moi. Le petit Blanc hétéro et le grand Black pédé. Danny est très discret et moi j'apporte la folie, ce côté soap opera kitsch dont vous parliez", à lire dans Première) et reflétant la société d'aujourd'hui et ses échecs : "Empire, c’est le rêve américain. Et une partie du rêve américain, c'est de décrire les injustices qui le rabaisse, et il y en a beaucoup... Pas seulement pour les Afro-Américains, mais aussi pour toutes les communautés", détaille Lee Daniels."Je suis réalisateur, et il s'avère que je suis noir, mais je ne veux pas être labellisé comme réalisateur afro-américain", répétait encore dernièrement Lee Daniels dans les colonnes de Slate estimant ne pas avoir la même mission que la productrice américaine Shonda Rhimes, qui se bat depuis plusieurs années pour donner plus de place aux actrices et acteurs noirs à la télévision ("Je ne suis pas Shonda Rhimes – et c'est mon héroïne ! Mais je ne pense pas vouloir devenir Shonda Rhimes. Je suis avant tout réalisateur, ma passion c’est de faire des films").Mais à l'image de la créatrice des séries Grey's Anatomy et Scandal, le cinéaste prend aujourd'hui la parole sur les questions raciales et lors de la première de Empire saison 2 au Carnegie Hall, à New York, le 12 septembre, Lee Daniels a déclaré haut et fort : "Les relations interraciales aux États-Unis sont tendues. Il est temps de changer tout ça ! Il est temps d'en finir. Le fait de placer des personnes noires à la télé contribue à changer les choses", remerciant la chaîne américaine Fox "d'avoir mis des noirs à la télé et de changer ainsi le visage du paysage audiovisuel".La saison 2 de Empire sera diffusé à partir du 23 septembre sur la FOX et prochainement sur W9.MC