Uwe Boll, réalisateur "le plus nul et le plus détesté du monde", fait l’objet d’un documentaire. Connaissez-vous Uwe Boll ? Peut-être pas. Ou alors comme le pire cinéaste du monde. Ce réalisateur allemand n’en finit plus de nourrir des débats dans la communauté cinéphile-geek. Boll, qui confesse avoir eu envie de faire du cinéma à dix ans, après avoir vu Marlon Brando dans Les révoltés du Bounty, s’est bâti dans les années 2000 une spécialité : les films adaptés de jeux vidéo. House of the dead, Alone in the dark, Bloodrayne, Far cry : tous avait en commun - au-delà de leur origine vidéo-ludique - d’être considéré par la critique comme de navrantes séries ultra-Z. Au point d’avoir fait de Boll le digne successeur d’Ed Wood Jr, l’immortel réalisateur du nanardesque Plan 9 from outer space. Boll est donc le "cinéaste le plus nul du monde". Il est probablement plus proche d’un Roger Corman, ceci dit : non seulement ses films ont été rentables, mais surtout, en producteur avisé, il a su, pendant plusieurs années, grâce au système fiscal allemand, légalement déduire ses investissements. Il a toutefois fini par être lassé de sa réputation et de l’acharnement de la presse (et des internautes à son égard) et avait organisé une riposte mémorable. D’abord en changeant de fusil d’épaule : il réalise depuis quelques années des films qui s’attaquent à des sujets "graves" (la situation au Darfour - Darfur -, le terrorrisme - Postal - …) ou volontairement violents et dépressifs (Seed, Stoic…). Pire, il a créé lui-même un énorme buzz récent en mettant en ligne la bande-annonce d’Auschwitz, consacré à "la vérité" sur le tristement célèbre camp d’extermination. Mais Boll a eu son quart d’heure médiatique en défiant ses critiques les plus féroces à venir l’affronter dans des matches de boxe !!! Dan Lee West, un de ses assistants sur la série des Bloodrayne, fasciné par l’image publique de Boll, l’a suivi pendant trois ans dans son combat pour redorer son blason. Le résultat ? Raging Boll, documentaire sur ce réalisateur polémique. Sa bande-annonce donne assez envie de voir le résultat. En attendant que, comme pour Ed Wood, Tim Burton le réhabilite dans un biopic ?
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