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Une magnifique superstar + un Morgan Freeman + une poursuite + des bastons + des super pouvoirs + un bref instant de transcendance + des jolies couleurs, le tout emballé dans un grand (mais court) spectacle de 90 minutes : voici l'équation du parfait film de l'été pour la critique de The Playlist"La présence de tous ces éléments est un régal en soi, peu importe la manière, lyrique et inconsistante, avec laquelle Besson les combine". Le blog d'Indiewire est emballé par Lucy, le blockbuster de Luc Besson qui crée une Scarlett Johansson hyper badass aux pouvoirs sur-humains, en restant parfaitement conscient de ses (nombreux) défauts mais préférant les ignorer. Surtout dans la mesure où ils résident en germe dans les prémisses même de l'histoire : une fille qui contrôle 100% de ses capacités cérébrales quand le reste de l'humanité n'en utilise que 10 % (postulat scientifique faux), ce qui ne fait pas uniquement d'elle un être supérieurement intelligent mais un demi-dieu qui peut voyager dans le temps... Quelques esprits chagrins et cartésiens auront un problème dès le départ.Délire psychédélique"Lucy fonctionne plus comme un bon gros film de super-héros bien débile que comme de la science-fiction" juge le Hollywood Reporter, qui n'a pas la même indulgence pour l'esprit Besson, pas plus que pour son style - "Imaginez The Tree of Life par Luc Besson", ironise la critique. "Son script n'offre ni une trajectoire bien pensée du héros ni les motivations claires d'une origin-story décente, et dans la mesure où il devient très vite clair que les méchants n'auront aucune chance de vaincre Lucy, les scènes d'action n'ont que peu d'intérêt". Les qualités jouissives que certains trouvent au film sont autant de défauts pour les autres, et le journal de référence à Hollywood ne s'est pas laissé embobiner par l'équation magique du cinéaste français. Pourtant, "Besson n'avait rien produit d'aussi pêchu et divertissant que la première moitié de Lucy depuis Le Cinquième élément" estime le critique du AVClub, qui lâche le titre auquel on n'ose comparer le film. Et si "la deuxième partie s'encombre d'explications de son principe" et que "le dernier tiers tourne carrément au délire psychédélique", le tout reste "de la folie pure".Entre grostesque et sublimeCroulant sous les références - de 2001 à Matrix en passant par The Tree of LifeAkira et la propre filmo de Besson -, ce Lucy paraît être le délire bessonien poussé à son paroxysme, libéré de toutes les contraintes scénaristiques voire humaines par l'acceptation (ou non) de son principe même. Pour Variety, "pendant les dernières minutes, entre grotesque et sublime, on est obligé de se demander si Lucy - enfin libre, et avec l'infini des possibles à portée de main -, n'est pas une version optimiste à peine déguisée de Luc Besson himself".Besson, free at last ?Réponse dans les salles françaises le 6 août. Luc Besson évoque ses grandes héroïnes