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La coke a toujours eu la cote au cinéma. Et ce ne sont pas les museaux enfarinés d'Al Pacino dans Scarface ou de Leonardo DiCaprio dans le Loup de Wall Street qui prétendront le contraire. Mais la petite poudre blanche est toute aussi photogénique au petit écran, en témoignent les séries NarcosThe Knick et bientôt Vinyl dans lesquelles on en sniffe allégrement. Amusé par cette poudre fascinante, le site Hopes&Fears a demandé à des accessoiristes professionnels, les secrets de fabrication d'une bonne cocaïne factice. Bien sûr, s'il est facile de fabriquer une poudre blanche quelconque, la rendre facilement ingérable est plus compliqué que prévu."Nous n'utilisons pas de sucre en poudre parce qu'il devient collant. Et nous n'utilisons pas de farine non plus parce qu'elle devient grumeleuse dès qu'il fait humide". Révèle Kenn Finn, le chef-accessoiriste de The Knick, qui recommande plutôt l'utilisation de l'Inositol, un composant de la vitamine B que l'on peut moudre facilement. "J'ai appris, depuis, que la vraie cocaïne était parfois coupée avec ça."Natalie Kearns, accessoiriste pour le théâtre, recommande elle-aussi l'utilisation de l'Inositol. "Cela s'absorbe vraiment facilement dans les sinus et ça n'affecte pas les cordes vocales [...] c'est souvent utilisé à Broadway".Mais l'illusion devient plus compliquée, dès lors qu'un acteur doit ingérer une grosse quantité de cocaïne dans une seule et même prise. Kenn Finn raconte qu'un de ses collègues a mis au point une sorte de "siphon à cocaïne". "Il a pris un pot de verre de 3 gallons, fixé à un extracteur de liquide de frein (ce qui fonctionne comme une pompe à vélo inversée, pour siphonner à fond) qu'il a ensuite accroché à un tube chirurgical de bonne longueur. Il suffit ensuite de faire passer le tube par la chemise ou le pantalon de l'acteur, puis le long de sa manche. Enfin, vous pomper tout l'air de la bouteille de verre en appuyant simplement sur la vanne ". L'effet est saisissant et votre cobaye donne l'illusion de sniffer avec autant d'entrain que Tony Montana>>> The Knick saison 2 : les magnifiques postersCependant, certains acteurs, impliqués jusqu'au bout dans leurs personnages, se passent volontiers de tout ce matériel complexe. "Une nouvelle pratique est apparue dans l'industrie. On appelle ça 'y aller à chaud'. Révèle Kenn Finn qui ne donnera aucun nom. Ça arrive lors d'une longue semaine de tournage, souvent à la fin d'une longue journée d'effort, s'il y  a une scène de 'reniflage' l'acteur peut vous demander d'y 'aller à chaud', ça veut dire que vous devez remplacer la fausse cocaïne par de la vraie. Ça arrive plus fréquemment que vous ne le pensez."Après tout, nos accessoiristes rappellent que ce qui fait une bonne scène de drogue, c'est avant tout l'acteur... "Quand on parle de cocaïne, il ne faut pas donner trop de crédit à l'accessoire. C'est surtout le boulot du comédien de rendre la prise convaincante. Il peut réellement en absorber, en souffler partout ou même ne pas en prendre du tout, c'est à lui de nous convaincre qu'il est sous son effet !"