Justine Triet remporte la Palme d'or pour l'Anatomie d'une chute
Capture d'écran France 2

Plusieurs personnalités se sont alliées à la réalisatrice lauréate de la Palme d’or. Les cinéastes de l’ARP et la SRF dénoncent également les "attaques violentes" dont elle fait l’objet.

Une partie de la profession se rassemble autour de Justine Triet. Cinq jours après le raz-de-marée, la réalisatrice continue de recevoir des vagues de soutien de la part de certains piliers du cinéma français. Personne n’a pu échapper aux mots chocs de la réalisatrice d’Anatomie d’une chute, prononcés lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, le samedi 27 mai. Troisième femme de l’histoire à repartir avec une Palme d’Or sous le bras, elle accusait le gouvernement de "casser l’exception culturelle" dans un discours fort et engagé.

Si la cinéaste s’est attirée les foudres de nombreux détracteurs, dont une Ministre de la Culture "estomaquée" par son intervention "si injuste", elle peut au moins compter sur le soutien d’une grande partie du milieu. Ce mercredi, plusieurs personnalités se sont exprimées dans les colonnes de Médiapart. "Ce n’est pas une opinion, mais un constat irréfragable : une fracture dans le pays a été consommée avec le passage en force de cette loi. Ça ne me semble pas polémique de le dire", affirme notamment Rebecca Zlotowski. "Justine Triet a des inquiétudes, elle les manifeste, on pourrait en discuter, non ? Oui, le cinéma en France repose sur un modèle extraordinaire, que nous craignons collectivement de voir changer ou disparaître", ajoute Audrey Diwan. Les noms de Stéphane Brizé, Dominik Moll, Lætitia Dosch, et Robert Guédiguian apparaissent également dans l’article.


 

Les cinéastes de l’ARP, réunissant plus de 200 réalisateurs et réalisatrices, ont à leur tour dénoncé les nombreuses critiques dont Justine Triet fait l’objet. "La liberté d’expression est un droit fondamental, qu’aucune subvention ne peut remettre en cause", a rappelé la Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs, dans un communiqué publié le mercredi 31 mai dernier. "Le financement du cinéma français repose sur un modèle vertueux, issu d’une régulation positive portée depuis plus de 70 ans par des politiques volontaristes. (…) Aucune dérive politique et aucun contournement ne doivent dès lors l’entraver, ni le dégrader. Ce serait alors affaiblir notre cinéma et notre souveraineté culturelle", ont-ils ajouté.

Avant eux, la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) dénonçait des "attaques violentes" : "Ses combats sont les nôtres. Ses inquiétudes sont les nôtres (…) Que ce soit sur la réforme des retraites, les dérives autoritaires de notre démocratie ou les tentations néo-libérales qui menacent le secteur, ces craintes ont été maintes fois exprimées et nous remercions Justine Triet de les porter jusqu’à la scène du festival de Cannes".

Regardez les 3 premiers films de Justine Triet avant sa Palme d'Or