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Joaquin Phoenix, dans une interview au Sydney Morning Herald, semble regretter à demi-mot ses propos d’octobre dernier critiquant les Oscars. Qui pourraient lui coûter sa nomination au trophée du Meilleur acteur pour sa performance hallucinante dans The Master de Paul Thomas Anderson, qui a déjà triomphé à Venise 2012 : "Je ne savais même pas que je me mettais dans une position qui allait me coûter quelque chose" raconte Phoenix. "Je réagissais à la vénération que nous donnons à ces choses-là. Je ne veux pas les vénérer.""Mais je sais qu’avant toute chose, je n’aurais pas eu la carrière que j’ai eue sans les Oscars", reconnaît-il en faisant référence à sa nomination à l’Oscar du Meilleur second rôle masculin reçue pour Gladiator (2000), puis à celle de Walk The Line (2006). "Je n’ai pas joué dans beaucoup de films qui ont rapporté beaucoup d’argent… Et être nommé pour un film a sans doute énormément aidé ma carrière. Mais parfois c’est l’antithèse de ce que tu veux être en tant qu’acteur. Tu essaies toujours de te libérer de l’artifice, ce qui est très difficile. Surtout quand tu es mauvais comme moi." Jolie pirouette. Mais s’il est nommé, ira-t-il à la cérémonie ? "C’est plus compliqué que ça. C’est n’est pas comme si je détestais les Oscars, bordel. Ca n’occupe pas suffisamment mes pensées pour que je les déteste." Chassez le naturel… Conclusion : "Je crois que je suis passé pour un crétin. Tu sais ce que c’est, tu t’assois et tu racontes des conneries pendant une heure ou deux. Tellement de trucs disparaissent quand ça passe à l’écrit". Argument classique : ses propos ont donc été mal retranscrits et/ou interprétés.Pour rappel, le 18 octobre dernier, Phoenix avait pourtant vivement critiqué le mécanisme des trophées de cinéma, les qualifiant de "merde en barre absolue" car ils montaient "les gens contre les autres" (des propos difficile à interpréter mal). Evidemment, on pourrait voir ce mea culpa qui semble un peu forcé comme une tentative de sauver sa street credibility face à l’Académie du cinéma et d’obtenir tout de même une nomination pour The Master, alors que la saison des Trophées commence tout juste. Mais faisons confiance au producteur du film, le fameux Harvey Weinstein, pour sauver les meubles. Car outre The Master, Harvey a en réserve Django Unchained de Tarantino, et compte focaliser ses efforts dessus : on parle déjà d’une nomination aux Oscars pour Christoph Waltz, par exemple.