Spider-man james cameron
Sony / Abaca

Un film "entre Aliens et Terminator", qui prenait l'histoire de Marvel comme une métaphore brute de l’adolescence...

Après Terminator 2 et avant Avatar, James Cameron avait un rêve : donner vie à sa version de Spider-Man, sur le grand écran. Un rêve qu'il n'a jamais pu concrétiser et qu'il raconte aujourd'hui dans une interview à ScreenCrush, avant la sortie de son prochain livre Tech Noir : L'art de James Cameron.

"C'est le plus grand film que je n'ai jamais réalisé" dit-il. Car James Cameron avait obtenu la bénédiction de Stan Lee et avait en tête une vision plus sombre, dans la veine de ses films précédents :

"Je voulais faire quelque chose qui s'inscrive dans une espèce de réalité cruelle. Les super-héros en général sont toujours un peu fantaisistes à mon sens. Moi, je voulais faire quelque chose qui aurait été plus dans la veine de Terminator et Aliens, qui vous ramène tout de suite à la réalité. Vous êtes bien dans un monde réel, vous n'êtes pas dans une ville mythique à la Gotham. Ou dans l'esprit Daily Planet de Superman. Tout ça est trop métaphorique et féerique pour moi (...) Je voulais que ce soit le vrai New York, avec de la neige. Un gars se fait mordre par une araignée. Il se transforme en ce gamin qui a des pouvoirs et qui nourrit ce fantasme d'être Spider-Man. Du coup, il fabrique ce costume et c'est horrible. Alors il doit améliorer son costume Et son gros problème, c'est ce fichu costume. Des trucs dans ce genre-là... Je voulais l'ancrer dans la réalité et l'ancrer dans l'expérience humaine universelle. Je pense que cela aurait été un film amusant à faire."

"Alita est un film de James Cameron qu'il n'a simplement pas eu le temps de réaliser !"

Surtout, James Carmeron avait dans l'idée de se concentrer sur l'adolescence de Peter Parker :

"La première chose à laquelle vous devez penser, c'est que ce n'est pas vraiment un Spider-Man. C'est un Spider-Kid. C'est un Spider-High-School-Kid. Il est un peu geek et personne ne le remarque et il est socialement impopulaire et tout ça."

Le cinéaste souhaitait ainsi utiliser l'histoire des comics comme une "grande métaphore" sur la façon dont les pouvoirs représentent "ce réservoir de potentiel inexploité que les gens ont en eux et qu'ils n'exploitent pas habituellement."

Cameron poursuit : "C'était aussi dans mon esprit une métaphore de la puberté et de tous ces changements qui se produisent dans le corps d'un ado, ces angoisses à propos du monde, des attentes de la société, du sexe,  toutes ces choses..."

Alors pourquoi James Cameron, Dieu tout puissant du Box-office, n'a-t-il pas pu monter son projet, avant que le MCU ne s'impose ? Le réalisateur explique avoir essayé de convaincre Carolco, le studio derrière Terminator 2, d'acheter les droits. Sauf que la société a fait faillite avant de pouvoir  avancer sur cette idée. Il est ensuite allé voir la Fox, mais ses tentatives ont été tout aussi vaines :

"Il fallait prendre la balle au bond. J'ai essayé de faire en sorte que Fox l'achète, mais apparemment, les droits n'étaient pas très clais. Sony avait un attachement très discutable envers ces droits et Fox ne voulait pas se battre. Le patron de l'époque ne voulait pas se lancer dans une bagarre juridique. Et je me disais alors : sérieusement ? Mais cette licence pourrait valoir, je ne sais pas, un milliard de dollars ! Ou même 10 milliards de dollars par la suite..."

Le moins qu'on puisse dire, c'est que James Cameron avait encore vu juste. Reste que Spider-Man a aujourd'hui été tellement incarné et réincarné, que la version du cinéaste ne pourra probablement jamais voir le jour.