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Le cinéaste iranien entame une grève de la faim pour protester contre le blocage de sa situation en prison, malgré l’annulation de son procès en octobre 2022.

L’acharnement du pouvoir iranien contre Jafar Panahi n’en finit plus. Après plusieurs condamnations liées à sa participation à des manifestations contre le gouvernement en 2010, le cinéaste a été de nouveau arrêté le 11 juillet 2022 après avoir assisté au procès de deux amis cinéastes, Mohammed Rasulof et Mostafa Al-Ahmed, tous deux jugés après la publication d’une tribune critiquant les forces de l’ordre du pouvoir iranien lors d’une manifestation.

En octobre 2022, Jafar Panahi avait été renvoyé en prison pour purger une peine de six ans prononcée en 2010 pour son œuvre, très critique envers le pouvoir iranien. Après l’annonce d’une annulation de sa peine le 15 octobre dernier, la famille nourrissait l’espoir d’une libération provisoire pour le cinéaste.

Aujourd’hui, sa situation n’ayant toujours pas évolué, il a annoncé entamer une grève de la faim pour protester contre cet emprisonnement injuste.

Jafar Panahi a annoncé cette décision via un post Instagram posté par sa femme Tahereh Saidi : "Aujourd'hui, comme de nombreuses personnes piégées en Iran, je n'ai d'autre choix que de protester contre ce comportement inhumain avec ce que j'ai de plus cher : ma vie (...) J’ai débuté une grève de la faim depuis ce matin du 1er février 2023. Je refuse de manger, de boire et de prendre des médicaments jusqu’au moment de ma libération.

La réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi a lancé hier une pétition demandant la libération du cinéaste, tout comme les Festivals de Cannes et de Berlin, qui ont également exprimé leur soutien vis-à-vis du cinéaste sur les réseaux sociaux.

Aucun Ours, le dernier film en date de Jafar Panahi, est sorti sur les écrans français en novembre 2022, remportant le prix spécial du jury à la dernière Mostra de Venise. Le cinéaste est connu pour ses critiques très virulentes contre le pouvoir iranien dans son oeuvre, avec des films comme Trois Visages, qui évoque la condition des femmes dans le pays, Ceci n’est pas un film, où au côté du cinéaste Mojtaba Mirtahmasb, il évoque la difficulté d’être cinéaste en Iran, ou encore Le Cercle, Lion d’Or la Mostra de Venise en 2000, qui propose une critique très virulente du pouvoir iranien sous le régime des Mollahs.

La pétition de Marjane Satrapi est à retrouver via ce lien.

Aucun ours : un acte de résistance aussi désespéré que magnifique [critique]