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Retour sur un festival toujours aussi fascinant.

"Le challenge, c'est de se différencier. Les jours où Disney était le seul shérif en ville sont finis depuis longtemps. Avec la profusion de films d'animation qui sortent chaque année, il faut être unique pour se faire remarquer. Et c'est une formidable opportunité pour nous". David Soren, le réalisateur des Aventures de Capitaine Superslip, présenté cette semaine en avant-première à Annecy, parle évidemment du point de vue d'un cinéaste qui travaille pour un gros studio comme Dreamworks. Mais difficile de lui donner tort : cette année le festival a encore prouvé que cinéma d'animation ne se limite pas aux blockbusters et vise avant tout d'offrir aux réalisateurs l'occasion d'exprimer leur vision du monde. 

Une variété de points de vue et de styles inouïe représentée à travers la sélection officielle, qui comptait dans ses rangs des longs-métrages venus de Chine (Big Fish & Begonia), du Royaume-Uni et du Luxembourg (l'émouvant Ethel and Ernest), de Pologne (La Passion Van Gogh), d'Allemagne (Téhéran Tabou, radical) et même de France (Zombillénium). Le cinéma japonais a quant à lui été mis l'honneur au palmarès avec me Cristal du long-métrage pour le fabuleux Lou et l'Île aux sirènes (l'improbable et touchante rencontre entre un collégien compositeur de musique électronique et une sirène chanteuse) et le prix du jury pour Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi.

Annecy 2017 : Lou et l'Île aux sirènes remporte le Cristal du long-métrage (palmarès)

À côté, les grosses machines n'ont pas démérité. Cars 3 a offert une belle conclusion à la franchise de John Lasseter (qui a pour l'occasion laissé le volant à Brian Fee) ; la présentation des premières images de Coco a décuplé nos attentes autour du prochain Pixar : l'hilarant Les Aventures de Capitaine Superslip a marqué un vrai retour au cartoon pour Dreamworks ; Le Grand Méchant Renard nous a ravi avec son humour absurde ; le légendaire mangaka Go Nagai était venu avec le premier teaser du surexcitant Mazinger Z, à la fois suite et relecture de son oeuvre culte ; Guillermo Del Toro est venu nous parler d'animation et retracer sa carrière ; Godzilla : Planet of the Monsters propulsait le mythique monstre dans la SF, alors que Perfect Blue revenait mettre tout le monde d'accord 20 ans après

Et c'était sans compter sur la pluie de court-métrages à découvrir lors du festival. Plus que jamais, animation a rimé avec diversité.