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Tournage apocalyptique, premières images époustouflantes de beauté, Leonardo DiCaprio en trappeur possédé… Mi-juillet, dans une salle de montage de Santa Monica, Alejandro González Iñárritu recevait Première pour faire le point sur The Revenant, western sous la neige qui cherche à repousser les limites du cinéma. Alors qu'un nouveau trailer bluffant du film est tombé, on vient d'apprendre que Guillermo Del Toro a déjà vu un premier montage de ce qui s'annonce comme le premier événement cinéma de 2016. Devinez quoi ? Ca l'a bluffé :>>> Guillermo Del Toro : The Revenant est "fantastique", "transcendantal", "à couper le souffle"Première : The Revenant s’inspire de la vie d’Hugo Glass, un trappeur laissé pour mort par ses compagnons de route après avoir été attaqué par un ours et qui va parcourir des centaines de kilomètres pour se venger…Alejandro González Iñárritu: C’est une histoire très simple : celle d’un homme qui cherche une raison de vivre. A quoi s’accrocher quand on a tout perdu ? Comment trouver la simple force de respirer ? J’avais envie d’un film d’aventures. Un survival. J’entends le mot "western" à propos de The Revenant mais ce n’est pas tout à fait ça -il n’y avait même pas d’Ouest à l’époque ! On est au début du XIXème siècle, avant la ruée vers l’or. Ce sont les prémisses du capitalisme moderne. Un monde oublié.Après les plans-séquences ahurissants de Birdman, vous et votre chef opérateur Emmanuel Lubezki avez pris une autre décision dingue : tourner le film entièrement en lumière naturelle…On voulait se perdre dans la nature, retrouver les sensations que ces hommes éprouvaient. Et pour ça, en effet, il fallait travailler avec la complexité de la lumière naturelle, utiliser le moins d’artifices et de CGI possible. Aujourd’hui, tous les films ressemblent à des jeux vidéo. A un moment donné du tournage, je suis devenu obsédé par l’idée de la brume qui tombe sur une rivière. On a attendu cette putain de brume pendant des jours. Puis ma fille vient me rendre visite, je lui montre les images, très fier de moi, et elle me dit : "C’est beau, papa, on dirait Narnia" (Rires) Les gosses ont de plus en plus de mal à faire la différence entre le réel et le virtuel.Les rumeurs font état d’un tournage très compliqué…Forcément. Le froid, le matériel qui prend l’eau, l’équipe qui tombe malade, une énorme tempête à Vancouver, sans compter qu’il faisait nuit tous les jours à 15h30… Le tournage a duré huit mois. Les problèmes étaient immenses, incessants. On est devenu des trappeurs à notre tour. Toutes proportions gardées bien sûr -eux étaient des hommes, des vrais, nous on panique quand il n’y a pas de wifi à l’hôtel… Sur ce plan-là, l’humanité est vraiment devenue pathétique. Le film cherche à raviver des sensations enfouies. A montrer le monde dans toute sa beauté et toute son horreur.Interview Frédéric FoubertBande-annonce de The Revenant, en salles le 24 février 2016 :