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Après Brett Ratner, c'est au tour d'Eddie Murphy de quitter les Oscars 2012. What the Fuck ? Ce 9 novembre devrait rester comme le Dies Horribilis des Oscars. En moins de 24 heures, et à moins de 4 mois de la 84ème cérémonie, l'Academy vient de perdre son producteur (et réalisateur) et maintenant son présentateur vedette. On vient d'apprendre qu'Eddie Murphy jetait l'éponge et abandonnait la présentation de la cérémonie. Dans un communiqué publié par l'Academy of Motion Pictures Arts and Sciences, l'acteur du Casse de Central Park a tenu à rester fair play :"Tout d'abord, je tiens à préciser que je soutiens toutes les parties dans les décisions qui viennent d'intervenir et ont mené au changement de producteur de la cérémonie. Je tenais sincèrement à faire partie du show que notre équipe de production et nos scénaristes étaient en train de commencer à mettre en place. Cela dit, je suis sur que la nouvelle équipe de production et le présentateur feront un excellent travail !"Rappel des faits : il y a quelques mois, Eddie Murphy avait été proposé (imposé ?) à l'Academy par Brett Ratner, lorsque ce dernier avait été choisi comme producteur de la cérémonie. Pour le réalisateur, il s'agissait sans doute d'un joli coup marketing lui permettant de promouvoir son dernier film, Le Casse de Central Park (qui n'a pas démarré si fort aux US). Eddie Murphy, de son côté devait y voir la possibilité d'opérer enfin son come-back tant attendu. Effacer des années de déboires et d'échecs public en mettant toute l'industrie à genou le 26 février prochain. C'était le plan; tout était écrit... Jusqu'à ce que Ratner affirme que "les répétitions, c'est pour les pédés" et précipite ainsi sa chute.Après le départ de Ratner, Murphy quitte donc lui aussi le navire. La question s'impose : pourquoi ? Même sans Ratner, Murphy aurait pu présenter les Oscars 2012. Mais non. Certains pensent que c'est d'abord un acte de loyauté envers Ratner qui lui avait proposé le job. D'autres analystes estiment que son retrait est plus stratégique. Son come-back hollywoodien n'avait de sens qu'en deux temps : d'abord le succès salle du Casse de Central Park (qui consacrait le retour du Eddie 80's dans un film de casse rigolo et musclé) puis l'adoubement public sur la scène du Kodak Theatre. L'ennui, c'est que ce schéma avait été remis en cause par les résultats médiocres du Casse; ce qui aurait poussé Eddie à s'interroger sur la pertinence de venir faire le show devant ses pairs... avant d'abdiquer.Et puis, il y a ceux qui pensent que Eddie Murphy n'a en fait jamais voulu y aller. Lors de la promo du film de Ratner, à chaque fois que les journalistes lui posaient des questions sur son futur rôle d'host des Oscars, l'acteur semblait esquiver ou se mettait à blaguer (son fameux "je serai le pire présentateur des Oscars"). Comme s'il n'y croyait pas lui-même. Comme si au fond, Murphy n'avait pas eu vraiment envie d'hoster les Oscars ou d'être le jouet marketing de Ratner. A ce propos, on rappellera que Murphy a toujours été la plaie des cérémonies hollywoodiennes : en 88 avant de remettre l'Oscar du meilleur film, l'acteur avait critiqué le choix de la bande-son de la soirée avant de pointer du doigt l'absence d'acteur afro-américain dans la liste des nommés. Plus près de nous, en 2007, il avait quitté la salle du Kodak en découvrant qu'il ne recevrait pas l'Oscar du meilleur acteur dans un second role... Mauvais perdant, "pain in the ass", provocateur : Eddie Murphy était-il vraiment l'homme de la situation ? On ne le saura jamais.Mais quoiqu'il en soit, le départ d'Eddie est un séisme. La démission de Ratner a sans doute fait trembler l'industrie (un producteur qui quitte le show à ce stade, c'est du jamais vu), mais le retrait de Murphy risque d'avoir un écho public bien plus conséquent et tout cela risque de mettre en lumière le désarroi d'une organisation et d'une production qui n'a pas besoin de ça. En 3 mois, l'Academy va devoir trouver un nouveau producteur, un nouvel host, repartir de zéro dans la production et l'écriture de la soirée... Mission impossible ?On se calme : c'est Hollywood. Dont la devise inoxydable demeure : The Show must go on !