Choix n°1 : Birdman, d'Alejandro Gonzalez Inarritu avec Michael Keaton, Zach GalifianakisEdward NortonSynopsis : À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego...S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir...L'avis de Première : Riggan Thomson était une star à l'époque où il incarnait le superhéros Birdman. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un has been qui tente un retour sur les planches en montant une pièce complexe de Raymond Carver. En lutte avec ses démons intérieurs, confronté à des partenaires égocentriques et à sa famille dysfonctionnelle, parviendra- t-il à trouver la force de jouer ? Évacuons tout de suite la question Michael Keaton. Oui, Birdman est aussi un film sur cet acteur atypique, comique de seconde zone à ses débuts jusqu’à sa rencontre avec Tim Burton, qui lui fera jouer Beetlejuice et surtout Batman, sésame pour une gloire éphémère. Rentré dans le rang (ou l’anonymat) au tournant du siècle, il effectue son come-back dans Birdman, récit… d’un come-back. Évidemment, tout au long de l’histoire (dont la linéarité consomme mieux encore que Biutiful la rupture d’Iñárritu avec les années Arriaga), on ne peut s’empêcher d’établir des parallèles entre Keaton et Thomson, comédiens prisonniers d’un rôle, et entre Batman et Birdman, que le cinéaste transforme en mauvaise conscience du héros et qui apparaît ponctuellement derrière lui, telle une ombre menaçante. (lire la suite) Bande-annonce :  Choix n°2 : Le Dernier loup de Jean-Jacques Annaud avec Feng ShaofengShawn DouAnkhnyam RagchaaSynopsis : 1969. Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre – sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes – le loup. Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser. Mais la relation naissante entre l’homme et l’animal – ainsi que le mode de vie traditionnel de la tribu, et l’avenir de la terre elle-même – est menacée lorsqu’un représentant régional de l'autorité centrale décide par tous les moyens d’éliminer les loups de cette région.L'avis de Première : Il faut bien l’avouer : après le très scato Sa Majesté Minor et le lénifiant Or noir (qui avait ses moments), on pensait Annaud proche de la retraite. Le Dernier Loup prouve de façon spectaculaire qu’il ne fallait pas enterrer trop vite le "tycoon" des années 80. En deux séquences d’anthologie (la traque initiatique d’une meute de loups et la charge de cette dernière), il rappelle au public gavé de blockbusters sans signature que le cinéma d’action n’est pas qu’une affaire de pros de la palette graphique et qu’on peut instiller de l’émotion à de pareils morceaux de bravoure. Portrait d’un étudiant chinois chargé d’"éduquer" des bergers de Mongolie en 1969, Le Dernier loup ne manque par ailleurs pas d’ambition humaniste et de souffle romanesque. Il n’est pas idiot de le rapprocher de Danse avec les loups avec lequel il dialogue vingt-cinq ans plus tard.Bande-annonce :  Choix n°3 : Hungry Hearts, de Saverio Costanzo, avec Adam Driver, Alba Rohrwacher, Roberta MAXWELLSynopsis : Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.L'avis de Première : Jude est américain, Mina italienne. Ils tombent follement amoureux, se marient, ont un enfant. Puis tout bascule. Retranchée dans leur appartement, Mina refuse que son bébé soit contaminé par le monde dont elle le protège obstinément. Quitte à mettre la vie du petit en danger. Dans la galerie de portraits des mères obsessionnelles, Alba Rohrwacher vient de s’octroyer une place bien à part : le personnage qu’elle compose est en effet un monstre d’entêtement et de détermination d’autant plus déroutant qu’elle ne s’exprime que par des murmures. Une tonalité en accord avec l’image de Hungry Hearts, drame sentimental délicat qui glisse à pas feutré vers l’horreur. Le précédent film de Saverio Costanzo, La Solitude des nombres premiers, était virtuose, tournoyant, parfois boursouflé. Ici, dès la toute première séquence – la meilleure scène de coup de foudre qu’on ait jamais vue –, le décor, exigu et anxiogène, impose une autre ambiance et préfigure la sensation d’enfermement qui parcourt le film. (lire la suite)  Bande-annonce :  >>> Toutes les autres sorties ciné de la semaine sont ici