Choix n°1 : Suzanne de Katell Quillevéré avec Sara Forestier...Synopsis : C'est l'histoire d'une famille et d'un amour à travers le parcours d'une jeune femme, Suzanne. D'abord les années d'enfance avec sa soeur Maria, années heureuses malgré l'absence de la mère, décédée prématurément. Nicolaï, leur père, mène tant bien que mal la barque. Maladroit et aimant, il se sacrifie peu à peu pour elles. Puis vient l'adolescence. Suzanne tombe enceinte, rencontre un garçon un peu voyou dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle s'enfuit avec lui, abandonnant son enfant. S'ensuivront les année d'errances, la prison, l'attente, un accident. Un chemin difficile, parsemé d'embûches avant que cette famille puisse se reconstruire, avant que le père, la fille et le petit-fils se retrouvent...L'avis de Première : « Parce que j’en avais envie. » Cette réponse de Suzanne à son paternel lui demandant pourquoi elle a décidé, à 17 ans, de garder l’enfant qu’elle attend d’on-ne-sait-qui s’applique à toute sa vie. Oui, Suzanne fait ce qui lui plaît, quitte à en payer le prix fort. La gifle (physique) qu’elle reçoit à ce moment-là est la première d’une longue série de baffes (morales). Ce deuxième long métrage de Katell Quillévéré s’intéresse comme le précédent, Un poison violent (2010), aux rugosités des jeunes filles. D’un naturalisme proche du documentaire (Minitel antédiluvien et pulls à bouloches), d’un romanesque qui ne néglige pas le surréalisme (apparitions de l’être aimé dans des endroits improbables), Suzanne est le récit triste et gai, sur vingt-cinq ans, d’un destin en zigzag. Avec des ellipses sidérantes qui mettent en lumière les moments-clés, les choix – bons ou mauvais – faits à chaque croisement. Dans cette famille, il y a toute la tendresse du monde mais chacun cherche sa place. Le père, veuf, tente d’être également une mère, et la petite soeur se doit d’être sage puisque son aînée ne l’est pas. Suzanne, elle, s’agrippe à l’amour comme une noyée à une branche. Sara Forestier et Adèle Haenel sont bouleversantes, elles passent de l’adolescence à l’âge adulte avec une évidence époustouflante. À quelques cheveux de perruque près, François Damiens est parfait. Le déterminisme social pèse son poids, imputable à l’absence du père et à un futur sans avenir. Pourtant, la force intérieure des héroïnes ordinaires que Katell Quillévéré met en scène est insolente. Une grande réalisatrice est née.Bande-annonce : Choix n°2 : Belle et Sébastien de Nicolas Vanier, avec Félix Bossuet, Tcheky Karyo...Synopsis : Ça se passe là-haut, dans les Alpes.  Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages.  Ça se passe dans un village paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sauvage. C’est l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C’est l’aventure d’une amitié indéfectible. C’est le récit extraordinaire d’un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre Mondiale. C’est l’odyssée d’un petit garçon à la recherche de sa mère, d’un vieil homme à la recherche de son passé, d’un résistant à la recherche de l’amour, d’une jeune femme en quête d’aventures, d’un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C’est la vie de Belle et Sébastien…Adaptation cinématographique de Belle et Sébastien.L'avis de Première : Encore un feuilleton de l’enfance des sexagénaires d’aujourd’hui (première diffusion en 1965) qui, à son tour, passe du petit au grand écran, après Belphégor ou Les Chevaliers du ciel. Pour se muscler un peu, l’intrigue est transposée en 1944 et les vilains nazis remplacent les contrebandiers d’origine. Les paysages de montagne offrent de spectaculaires images et ce bon gros chien blanc assis dans la neige près d’un joli garçonnet à bonnet rouge (ou dans la prairie verdoyante car trois saisons s’écoulent) donne lieu à quelques vues de cartes postales charmantes et désuètes. La nostalgie est-elle encore ce qu’elle était ? Sans doute car une scène anodine se transforme en moment de grâce lorsque le gamin discute avec André, un personnage joué par Mehdi El Glaoui, interprète, il y a près de cinquante ans, du rôle de Sébastien. Cyniques et cinéphiles s’abstenir : cette bluette sans génie s’adresse aux cynophiles et aux coeurs tendres.Bande-annonce : frame src="http://www.premiere.fr/jwplayer/embed/3789232/internal" frameborder="0" width="534" height="300">Choix n°3 : Mandela : Un long chemin vers la liberté de Justin Chadwick, avec Idris Elba, Naomie Harris...Synopsis : Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il ouvre le premier cabinet d’avocats noirs et devient l’un des jeunes leaders du Congrès National Africain, l’ANC. Adepte de la non-violence et de la résistance pacifique dans un premier temps, il passe dans la clandestinité et prône l’action armée en réaction aux massacres de la population noire dans les «townships». Son arrestation le sépare de Winnie, l’amour de sa vie, qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC. Sous la pression intérieure et internationale, il est libéré par le président De Klerk. Loin de tout esprit de revanche, contrairement à Winnie, Nelson Mandela coopère avec le pouvoir en place pour libérer pacifiquement l’Afrique du Sud de l’apartheid. Il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement.D'après l’autobiographie de Nelson Mandela, Un long chemin vers la libertéL'avis de Première : Condenser une incroyable vie de combats en deux heures et demie, c’est le pari relevé par Justin Chadwick. Comme dans Deux Soeurs pour un roi, son précédent film d’époque, le cinéaste britannique ne brille pas par sa capacité à transcender la matière qu’il a entre les mains. Il se contente de faire se succéder des scènes instructives et joliment illustrées avec une absence de vision et un sens de la chronologie qui laisse à désirer (on passe brutalement d’une décennie à l’autre, d’un événement fondateur à un autre sans réellement prendre la mesure du parcours intérieur de Mandela). Dans sa seconde partie, qui débute avec l’emprisonnement du militant, le film trouve enfin le souffle qui lui faisait défaut. Cela coïncide avec l’éloignement affectif et idéologique entre le leader de l’ANC et son épouse Winnie, laquelle se lance dans l’activisme politique alors que Mandela choisit la voie du pacifisme. Durant ces moments de tension, le réalisateur, aidé par les interprétations habitées d’Idris Elba et de Naomie Harris, parvient à prendre le pouls d’une nation à feu et à cran, partagée entre la haine et le pardon. Bande-annonce : Les sorties ciné de la semaine