Starman de John Carpenter « John Carpenter s’est toujours distingué par des films où le fantastique prenait le pas sur le réel et les phénomènes paranormaux sur la banalité de la vie quotidienne. Qu’on se rappelle par exemple, « Fog », « New York 1997 » ou « Christine ». Cette fois, Carpenter est encore parti d’une bonne idée originale. »Cette idée singulière dont Première parlait en 1985, c’est celle, farfelue, de faire un film sur un extraterrestre (Jeff Bridges) qui répondrait favorablement à une invitation de la terre proposant gracieusement à toute forme de vie résidant dans l’univers de venir visiter la planète bleue. Ni une ni deux, voilà le petit alien parti pour une visite de courtoisie chez les humains, un peu ahuris. À peine arrivé, il se réfugie chez une jeune veuve (Karen Allen) et adopte l’apparence de son défunt mari en reproduisant son ADN, trouvé dans une mèche de cheveux. Stupeur de la jeune femme qui se réveille à côté de l’avatar de celui qu’elle aimait… mais progressivement, sa frayeur laisse place à de l’attrait, puis à des sentiments. Comment ne pas tomber amoureuse une seconde fois, du double de celui que l’on aimait ? Celui-ci la contraint à le suivre à son rendez-vous avec le vaisseau qui doit le ramener chez lui. Là commence une course-poursuite entre ce couple atypique et les autorités, qui aimeraient bien attraper cet intriguant touriste venu des étoiles.Carpenter a eu le bon goût de ne pas mettre l’accent sur les effets spéciaux, mais sur l’effet très spécial que ce petit robot tombé du ciel fait à la jeune femme esseulée : « (Il) a privilégié la rencontre entre ces deux paumés plutôt que l’esbroufe des effets spéciaux science-fictionnesques pour un film divertissant qui évite le côté déjà-vu d’un tel sujet ». Tout est dit.Starman à 20h45 sur SyfyMonsieur Papa de Kad MeradQuand certains cherchent un amour disparu, d’autres cherchent un papa qu’ils n’ont jamais connu. Là encore, il est question de substituer quelqu’un d’autre à l’être absent : Marius, 12 ans, n’a jamais connu son père. Pourtant, il lui manque beaucoup. Sa maman (Michèle Laroque) prend conscience que les mensonges qu’elle raconte à son fils – son paternel serait une sorte d’Indiana Jones bien trop busy pour avoir le temps de passer faire un coucou -, nourrissent le fantasme d’un père idéalisé et exacerbent le manque plus qu’ils ne l’apaisent. Elle décide donc de changer radicalement de tactique, et de faire descendre de son piédestal ce papa mythique et même un peu mystique. Elle engage donc un roi de la loose (Kad Merad) pour jouer les papas-revenants et dissuader Marius de vouloir réunir ses deux parents. Mais de là à ce que ce Monsieur Papa devienne Monsieur Gaga de ce petit gars, il n’y a qu’un pas. Kad Merad devant et, pour la première fois, derrière la caméra, cherche plus à nous titiller les glandes lacrymales que les zygomatiques, et ça fait son petit effet. Forcément, quand on voit un king de l’humour gras serrer une petite tête brune dans ses bras…Monsieur Papa à 20h55 sur Canal +Opération Dragon de Robert ClouseIl y a ceux qui donnent dans le sentimental, et ceux qui préfèrent les giclées de sang et les mandales. Robert Clouse fait plutôt partie de la seconde catégorie. Il le prouve avec Opération Dragon, l’histoire de trois experts en arts martiaux recrutés par les services de renseignements américains pour infiltrer un championnat de karaté organisé par de vilains trafiquants de drogue. Entre deux duels, ils tentent de grappiller toutes les informations qu’ils peuvent trouver pour inculper les malfrats. Mais leur véritable identité ne tarde pas à être révélée, et ces trois mousquetaires en kimono, qui, décidément, n’ont pas de pot, vont devoir user de leurs biscotos pour sauver leurs peaux. Sur ce tournage éprouvant, Bruce Lee a, lui aussi, bien failli y rester : après 20 ans passés à briser des cous à coups de nunchakus, Lee a eu le temps de prendre de la bouteille. Cela ne l’a pourtant pas empêché d’être blessé par une bouteille brisée… avant d’être mordu par un serpent. Après cette rude Opération Dragon s’achevant par une morsure de reptile, plus d’un acteur aurait fini par verser quelques larmes de crocodile ! Mais Lee est resté bien campé sur ses deux pattes. Pourtant, celui que l’on croyait invincible s’est éteint une semaine avant la sortie du film, et tout laisse à penser que ce n’est pas tout à fait un hasard si la filmographie de Bruce Lee, né en 1940, année du Dragon, et que l’on surnommait « le Petit Dragon » dans son enfance, s’achève avec Opération Dragon.Opération Dragon à 22h30 sur RTL9