DR

Le Festival de Cannes et ses films, ses suprises, ses désillusions, ses stars, son glamour et ses paillettes...On vous dit tout dans le journal Cannois de Première.fr.Plus c’est pareil, plus c’est différent. Dès l’annonce des films en compétition, courant avril, le pronostic sur l’édition 2010 du festival de Cannes ne suscitait pas d’excitation majeure. Mais après deux années exceptionnelles, il était prévisible de retomber un peu. Et puis, il suffit d’une ou deux absences spectaculaires pour déprimer. Effectivement, on peut regretter de devoir encore attendre pour voir Tree of life de Terrence Malick, mais on peut aussi se réjouir qu’enfin, un cinéaste intègre résiste à la tentation d’arriver à Cannes avec un film pas fini. C’était devenu une habitude, et rien que l’année dernière, on comptait pas loin d’une dizaine de films pas prêts dans toutes les sections. Le plus notoire d’entre eux, Enter the void, vient seulement de sortir, après un an de travail supplémentaire sur le son et l’image. Le film n’a pas souffert de son exposition cannoise, mais il n’en a pas bénéficié non plus. Dans la plupart des cas, les films en souffrent : Southland tales, jamais sorti en salles, Blindness, que plus personne n’a voulu voir après sa présentation cannoise dans une version désastreuse, ou encore Air doll, toujours pas sorti dans sa version raccourcie de 20 minutes. Même le festival n’a rien à gagner à montrer des films inachevés. Merci donc à Terrence Mallick d’avoir montré l’exemple. Cette année, la réalité s’est manifestée avec insistance pour rappeler que rien - même Cannes - n’est un fait acquis. Le volcan, d’abord a désorganisé le trafic aérien au point de semer un doute passager mais légitime sur la tenue du festival. Les particules diaboliques auraient pu empêcher la venue de cinéastes et acteurs, sans compter l’acheminement des copies. Déjà, la traduction et le sous-titrage de certains films en provenance d’Asie ont pris du retard. Puis, début mai, une tempête a ravagé toutes les plages qui servent de lieu de rendez-vous et de fêtes sur la croisette. Il faut voir les images sur youtube pour se rendre compte. La mairie a dû délivrer des autorisations de travailler 24 heures sur 24 pour remettre les lieux en état. Donc tout va bien. Même la météo est plutôt favorable. En ouverture, Robin des bois de Ridley Scott offre du cinéma de divertissement de qualité supérieure, au moins pendant les deux premiers tiers. A l’aise dans un registre qu’il a déjà exploré avec Gladiator et Kingdom of heaven, Ridley Scott décrit une situation suffisamment complexe pour donner lieu à une mini série. Les rapports entre le pouvoir souverain et les seigneurs locaux sont particulièrement bien vus, et tous les aspects de la production (écriture, interprétation, décors, costumes, photo, mise en scène) sont excellents. Jusqu’à la dernière demi-heure, qui ressemble à une descente accélérée avant atterrissage dans le domaine de Kevin Reynolds. La projection est suivie d’une grande fête à la plage du Majestic, en compagnie de Russell Crowe (apparemment de bonne humeur) mais sans Ridley (opéré du genou) ni Cate Blanchett, repartie en avion. Les forçats de la nuit ont bien travaillé : aucune trace des ravages de la tempête. La fête a pu commencer…G.D.