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Interstellar -avec Matthew McConaughey en astronaute sauveur de l'humanité dans un voyage sans retour- est programmée pour être un des événements cinématographiques de l'automne 2014. Evidemment : il s'agit du nouveau film de Christopher Nolan, le réalisateur de la trilogie Batman, d'Inception et de Memento, qui a su réconcilier critique et public en shootant des blockbusters intelligents et maîtrisés. Malheureusement, Interstellar ne fédère pas autant que ses précédents films. Sur le site Rotten Tomatoes, qui recense les principales critiques des films, Interstellar recueille 74% d'avis positifs. Un très bon score, certes, mais qui fait de lui le film de Nolan le moins apprécié de toute sa filmographie, en-dessous de son mal-aimé film de magiciens Le Prestige (76%). On est loin des unanimités d'InsomniaMemento (tous deux à 92%) et The Dark Knight (94%), ses films les mieux notés. Pire : les critiques négatives sont vraiment assassines.Interstellar est "un mélange confus d'images de voyage spatial comme vous n'en avez jamais vu et des éléments d'intrigue mélo que vous avez déjà vus des milliers de fois", écrit James Rocchi dans The Playlist (qui classe le film en sixième position sur les neuf films de Nolan) qui lui attribue la note de "D", soit 10/20 en étant gentil. "Dans le style typique de Nolan, Interstellar confond l'obésité avec la grandeur. Attachez vos ceintures pour trois heures de pompiérisme monumental, d'émotions en carton et de mysticisme anti-scientifique déguisé en véritable science", estime de son côté Stephen Dalton dans les colonnes de The Hollywood Reporter. "Après nous avoir promis une vision audacieuse de l'avenir de l'humanité, Interstellar se retranche derrière des mensonges confortables, un mysticisme quasi-religieux et des banalités dignes d'un horoscope."Et en France ? Le film a plutôt tendance à diviser. A commencer par la rédaction de Première. Si la critique de Frédéric Foubert était plutôt positive ("un étonnant mélo chuchoté", écrit-il ici), Vanina Arrighi de Casanova considérait le film comme un échec au vu de ses ambitions ("Je n'ai pas pleuré devant Interstellar", écrit-elle là). Télérama est aussi divisé, publiant deux critiques (une positive, une négative) dont la négative explique que le film est "un gloubi-boulga de deux heures cinquante, un bazar métaphysique navrant, un fourre-tout spiritualiste débile". Aïe. Le Monde n'est pas tellement convaincu : "Un scénario confinant au pompier pour se hisser à la hauteur de son ambition, une héroïsation du personnage principal qui confine au ridicule, des personnages secondaires sacrifiés, des dialogues trop souvent pris dans la gélatine scientifique, une partition musicale assommante"... Dans L'Obs, face à Interstellar, "on se sent un peu comme la passager d'un vol en difficulté : pressé de retrouver les champs de maïs, ceux du Texas ou d'ailleurs, peu importe", écrit Pascal Mérigeau dans une critique très mitigée. "Une version solennelle du Cinquième élément", résume Simon Riaux, lapidaire, dans Ecran Large. Niveau chiffres, il est bien trop tôt pour faire le bilan. Le film est depuis mercredi dans les salles françaises, où il a démarré moins bien qu'Inception. Aux Etats-Unis, même jeu : sorti vendredi, le film a été battu par le familial Les Nouveaux héros de Disney, qui s'empare de la première place (voir les chiffres ici). Interstellar, en deuxième position, fait également moins bien qu'Inception... Le film doit sortir le 12 novembre prochain en Chine, où son succès sera déterminant pour son avenir.Bande-annonce d'Interstellar :