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La chanteuse et comédienne Jenny Alpha s'est éteinte mercredi 8 septembre à l'âge de 100 ans. Figure emblématique de la culture créole, née en avril 1910 en Martinique, elle vivait à Paris depuis 1929.Frédéric Mitterrand lui rend un hommage ému dans un communiqué où il retrace les grandes lignes de son parcours. Chanteuse, Jenny Alpha a côtoyé de grands noms du jazz et du music-hall comme Duke Ellington et Joséphine Baker. En 2008, à 98 ans, elle enregistrait encore un nouveau disque : La Sérénade du muguet.Après les clubs de jazz, Jenny Alpha s'est lancée dans le théâtre avec, en 1984, une pièce de l'écrivain antillais Julius Amédée Laou : La Folie ordinaire d'une fille de Cham. A 94 ans, elle répétait encore La Cerisaie, de Tchékhov, mise en scène par le Haïtien Jean-Pierre Lemoine.Au delà de son engagement artistique, Jenny Alpha "avait consacré toute son énergie, tout son talent, à la défense et à la reconnaissance de la culture créole, alors même qu'Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor se faisaient les chantres de la négritude", précise le ministre de la Culture dans son communiqué. Elle les a d'ailleurs rencontré à Paris lors du premier congrès des écrivains noirs en 1956. Elle "aura été ainsi avant l'heure une très belle figure de cette diversité qui fait la richesse de la France, une France qu'elle aura servie aussi avec un grand courage en s'engageant dans la Résistance", ajoute Frédéric Mitterrand.