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Pendant que certains courent les projos et enchaînent les interviews, d'autres restent à Paris et vivent le festival en différé. Cannes vu du métro, c'est ici.Pas vraiment punch, cette cérémonie d’ouverture à la télévision. Même Tim Burton, pourtant maître en l’art de changer la réalité, semblait très raide dans son smoking. Sage comme un élève turbulent qui décroche enfin la première place. Timide derrière le masque de ses lunettes noires. Dans le métro, je suis surpris par la tenue des gens pas vraiment glamour. Un effet d’une mode grunge ou de la crise ? Quien sabe… Heureusement, on peut se rattraper devant son poste de télé à la maison. Ah la robe de tulle, façon signe, griffée M… de Kate Beckinsale, membre du jury ! Ah, les beaux atours d’Eva Longoria dans son fourreau signé P., et sponsorisée par L. Ou, au côté d’un Frédéric Mitterrand, Arielle Dombasle en robe J.P-G… Si vous avez trouvé les noms, répondez-moi, il n’y a rien à gagner. Quand les stars font leur cinéma, ça a un prix. Il paraît que des marques comme C. refusent de sortir le chéquier même si des vedettes copines –Vanessa Paradis ou Diane Kruger- portent gracieusement la griffe. Tout cela a parfois des airs indécents. Heureusement que, pour rester les pieds sur terre, le jury a laissé vide le fauteuil d’un certain Jafar Panahi, « cinéaste iranien retenu dans son pays contre son gré », autrement dit en taule. Pendant les festivités, derrière le strass, la réalité ne se pare pas de plumes et de paillettes. Je lis encore que Xavier Beauvois aurait été interpellé après avoir eu des mots avec des policiers. Pour quelqu’un qui vient présenter le 18, Des hommes et des Dieux, sur la tragédie des moines de Tibherine, ce n’est pas la meilleure façon se faire une pub très catholique. Et dire qu’en 2005, pour son Petit lieutenant, il avait bénéficié des conseils de vrais policiers. Mais, là, c’était du cinéma. F.C.