Honk

Une famille attend l’exécution de l’homme qui a blessé l’un des siens. Curtis raconte ses années passées dans le couloir de la mort. Golda, elle, vit dans l’angoisse du jour où on lui annoncera que son fils va être mis à mort. Honk... ne cherche pas à évaluer la responsabilité des condamnés mais décrit l’absurdité d’un système judiciaire aveuglé par son obsession de la réparation et de la répression. Dommage qu’à ces témoignages dévastateurs, le film ajoute des interventions convenues de spécialistes de la question pénale.

Sans prétendre à l'innovation formelle, Honk convainc par son intelligence et sa sensibilité, en évitant tout sensationnalisme ou sentimentalisme. Un beau film digne de son sujet.

Entre l'hébétude, la révolte et la résignation, les voix de ces personnages se tressent dans une belle harmonie.

Une plongée au cœur de l'Amérique profonde et du système judiciaire avec ses défaillances, ses injustices, sa barbarie à visage humain

La peine de mort aux Etats-Unis : qu’est donc ce rite barbare, survivance d’un autre temps ? Les deux réalisateurs, Arnaud Gaillard et Florent Vassault, sont partis au cœur de l’Amérique profonde, notamment à Huntsville, bourgade du Texas. Là, 70 % des gens sont pour la peine capitale. A travers trois familles, le film pose la question : tuer, au nom de la justice, est-ce acceptable ? L’enquête est passionnante, et, en même temps, terrifiante. Car elle touche aux fondements mêmes de notre condition de « civilisés ». On sort de là secoué.

Portrait à charge d’une Amérique encore encombrée par le fléau de la peine de mort et par les failles de son système judiciaire. Un docu imparfait mais nécessaire.