Toutes les critiques de Visages, villages

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Agnès Varda meets JR. La légende de la Nouvelle Vague et la superstar mondiale du street art main dans la main. Visages villages raconte leur balade sur les routes de France, à la rencontre d’anonymes à qui ils vont tirer le portrait, avant d’afficher leurs immenses photos noir et blanc sur les façades des maisons de l’Hexagone. La rencontre paraît assez logique, quand on y pense, entre la réalisatrice de Mur Murs et l’homme qui a tapissé de visages hilares le mur de séparation Israël/Palestine. Le résultat est un road-movie ensoleillé où la France profonde est réenchantée par le regard bienveillant des deux amis. Graphiquement, leurs silhouettes se complètent à merveille : la petite dame faussement acariâtre et le hipster longiligne à chapeau. Un adorable tandem à la Laurel et Hardy, au numéro très bien rôdé. Parfois à deux doigts de sombrer dans l’unanimisme mièvre sur fond de guitare acoustique primesautière (Mathieu Chédid signe la B.O.), le film est sauvé par son entêtant fil rouge mélancolique (Varda convoque ici plusieurs fantômes du passé) et, surtout, son hallucinant twist final, en Suisse, du côté de chez Godard. Mais chut… pas de spoilers.