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Cadet d’une fratrie de petits truands, Titli tente d’échapper à sa condition. Sur cette trame, le réalisateur tisse un portrait fascinant et noir d’une société indienne en pleine mutation, comme le montrent les vues de Delhi, hérissée de constructions inachevées. Le récit, succession de trahisons, perfidies et secrets honteux, révèle les forces qui s’affrontent au coeur d’une famille machiste, mais au sein de laquelle l’autorité des hommes est menacée par des femmes toujours plus indépendantes. Même si le personnage principal cherche à évoluer, son nom (qui signifie "Papillon") témoigne de sa fragilité, et le film, par ailleurs très bien écrit et interprété, suggère que rien n’est gagné.
Toutes les critiques de Titli, une chronique indienne
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Behl raconte la face noire de son pays sans l'once d'une complaisance mais avec un sens aiguisé de la mise en scène de la violence, physique comme psychologique. Un réalisateur est né.
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C'est en observant les femmes, leur courage, leur ingéniosité, leur dévouement que le réalisateur condamne avec le plus de force la société indienne patriarcale : fières et décidées à ne plus se taire, à ne plus être à la merci des hommes, au risque d'être battues comme plâtre, les femmes du film sont magnifiques.
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Le montage sec de la brillante Namrata Rao donne au film le rythme nécessaire, lui évitant tout autant la contemplation que la brutalité gratuite.
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C'est intense, violent et étonnamment porteur d'espoir. Une bonne façon de découvrir la vérité d'un pays qu'on a trop souvent tendance à voir par le prisme d'un cinéma artificiel qui en dissimule la brutalité.
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Féroce et âpre, "Titli" impose son style, sans fioriture, sans excès. Kanu Behl touche juste, déstabilisant les repères auxquels nous nous raccrochons confortablement d’ordinaire, qu’ils soient narratifs ou formels. Un tour de force.
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À un rythme trépidant, ce drame social, puissant, maîtrisé et riche en rebondissements combine brillamment sensibilité à fleur de peau et violence brute.
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"Titli chronique indienne" n’utilise pas de procédés lacrymaux, ne se compromet pas dans le « gore social » et souhaite à sa manière garder une forme d’espoir. Minime, limité, conditionné, arrangé. Mais un espoir quand même. Un film marquant, parfois traumatisant
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Comme son héros Titli, qui veut échapper au déterminisme familial, le film esquive le pur diagnostic social par sa virulence satirique et sa percée vers le polar noir.
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"Titli, une chronique indienne" et l'anglais "Hyena" ont certes des défauts, mais ces polars montrent la réalité sociale d'un pays sans ennuyer.
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Alors que le public français a tendance à critiquer, voire à rire, de la falsification volontaire véhiculée par les Bollywood, il risque paradoxalement d’avoir des difficultés à croire à l’histoire de "Titli". A force de vouloir jouer sur le réalisme, le réalisateur ne serait-il pas tombé dans le surréalisme ?